
Le président français Emmanuel Macron lors d'une conférence de presse avec le Premier ministre de Singapour Lawrence Wong, à Singapour, le 30 mai 2025. Ludovic Marin / AFP
Le président français Emmanuel Macron a déclaré vendredi que la reconnaissance d'un Etat palestinien n'était « pas simplement un devoir moral, mais une exigence politique », tout en énumérant plusieurs conditions pour franchir le pas, avant une conférence à l'ONU sur le sujet à laquelle il participera le 18 juin. Lors d'une conférence de presse à Singapour, il a aussi affirmé que les Européens devaient « durcir la position collective » contre Israël, « s'il n'y a pas une réponse qui est à la hauteur de la situation humanitaire qui est apportée dans les prochaines heures et les prochains jours » dans la bande de Gaza.
« Appliquer des sanctions »
Dans ce cas, l'Union européenne devra « appliquer » ses « règles », « c'est-à-dire mettre un termes à des processus qui supposent le respect des droits de l'Homme, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui, et appliquer des sanctions », a-t-il estimé, en référence à l'accord d'association entre les Vingt-Sept et Israël, qui va être réexaminé. « Et donc oui, nous devons durcir notre position parce que c'est aujourd'hui une nécessité, mais j'ai encore l'espoir que le gouvernement d'Israël infléchira la sienne et que nous aurons enfin une réponse humanitaire », a-t-il ajouté.
La France copréside avec l'Arabie saoudite du 17 au 20 juin à l'ONU, à New York, une conférence internationale sur la solution dite à deux Etats, israélien et palestinien.
Sans dire clairement s'il reconnaîtrait un Etat palestinien à cette occasion, Emmanuel Macron a estimé vendredi que « la création d'un Etat palestinien » sous conditions était « pas simplement un devoir moral, mais une exigence politique ».
Il en a énuméré les conditions : « libération des otages » détenus par le Hamas, « démilitarisation » du mouvement islamiste palestinien, sa « non-participation » à la gouvernance de cet Etat, une « réforme de l'Autorité palestinienne », la reconnaissance, par le futur Etat, d'Israël et de « son droit à vivre en sécurité », et la « création d'une architecture de sécurité dans toute la région ». « C'est ce que nous essaierons de consacrer par un moment important le 18 juin ensemble, et j'y serai », a-t-il dit au sujet de la conférence à l'ONU.
Macron n'est pas crédible : 1-Israël prétend avoir répondu à l'idée d'un Etat palestinien par l'implantation de 26 colonies en Cisjordanie. 2-il met une condition que le Hamas n'acceptera jamais : en gros, son auto-dissolution et non participation à la gouvernance. 3-il continue à accepter la livraison d'armes à Israël en sanctionnant les salariés qui manifestent contre l'usine qui les vend : Thalès. Ses déclarations relèvent de la politique intérieure en France pour apaiser l'hostilité croissante contre Israël en train de se retourner contre lui, plutôt que d'une réelle volonté.
21 h 29, le 30 mai 2025