
Les trois suspects arrêtés par les FSI. Photo tirée du site des FSI
La police libanaise a annoncé dans un communiqué publié lundi l’arrestation d’une femme et de deux hommes suspectés d'avoir voulu envoyer à l'étranger, via l'Aéroport international de Beyrouth, du captagon caché dans du matériel pour narguilé.
Selon le communiqué, l'affaire a été éventée avec la saisie par les douanes de l'aéroport d'un colis postal contenant des « tables en bois » conçues pour installer des narguilés, et dans lesquelles étaient dissimulés 3,2 kg de comprimés de captagon. La police précise que cette drogue de synthèse était destinée à être exportée illégalement vers l’Europe. L'expéditrice présumée du colis a été localisée à Kobbé, un quartier de Tripoli au Liban-Nord, et arrêtée en coordination avec le bureau régional de contrôle des stupéfiants de la ville. Deux autres complices ont été identifiés et localisés suite à des compléments d’enquête dans la localité de Bab el-Hadid, également à Tripoli. « Une voiture et une moto leur appartenant ont été saisies, et l'arrestation des autres membres du réseau est en cours, en coordination avec les autorités judiciaires compétentes », souligne le texte. Les trois suspects sont des Libanais.
Le captagon, une amphétamine utilisée dans le traitement de la narcolepsie et du trouble déficitaire de l’attention, fait l’objet de contrefaçon depuis le début des années 2000. Surnommé « Abou Hilalain », le captagon peut avoir des effets addictifs et hallucinogènes, et augmenter l’endurance, l’agressivité et l’euphorie. Populaire sur le marché régional et surtout en Arabie saoudite, il était devenu la principale exportation de la Syrie sous le régime de Bachar el-Assad, et la chute de ce dernier en avait révélé l'ampleur, tout en coupant les voies terrestres pour son exportation au départ du Liban. Aujourd’hui, les producteurs font preuve d'un surplus d’inventivité pour en produire et en exporter et des saisies sont régulièrement annoncées au Liban, ainsi que des perquisitions dans les ateliers de production, principalement dans la vallée de la Békaa. C'est après une saisie en Arabie saoudite en 2021 de millions de pilules en provenance du Liban, que le royaume et plusieurs autres monarchies du Golfe dans la foulée, avaient décidé de bannir certaines importations libanaises.