Cette photo aérienne prise le 14 mai 2025 montre des oies dans un étang presque sec près de Oud-Heverlee. Photo AFP / NICOLAS TUCAT
La Banque centrale européenne met en garde vendredi sur les risques économiques majeurs de la sécheresse en Europe, menaçant jusqu'à 15 % de la production de la zone euro en cas d'épisodes extrêmes appelés à devenir plus fréquents avec le changement climatique. « La pénurie d'eau de surface est le risque le plus important pour l'économie de la zone euro », écrivent cinq co-auteurs d'une note de blog publiée sur le site de la BCE.
Des épisodes de sécheresse extrême peuvent entraîner des « effets en cascade » : le manque d'eau en surface réduit les rendements agricoles, freine la production et augmente les coûts, limite l'hydroélectricité et le transport fluvial, entre autres exemples cités. Autre constat : la baisse réelle ou perçue de la qualité de l'eau a déjà provoqué une forte diminution des visites touristiques dans certaines régions, générant des pertes économiques estimées à plus de 100 milliards d'euros par an.
De manière générale, les auteurs estiment que 72 % des entreprises de la zone euro dépendent de manière critique de biens que la nature fournit directement : eau potable, nourriture (poissons, fruits, etc.), bois, matières premières jusqu'aux plantes médicinales. L'agriculture est le secteur le plus vulnérable en cas de sécheresse longue, avec jusqu'à 30 % de la production menacée dans le Sud, contre environ 12% en Finlande, selon la note.
L'Europe du Sud est la plus touchée, mais l'exposition progresse aussi en Europe centrale et du Nord, selon cette note publiée au moment où une sécheresse jamais vue depuis des décennies frappe depuis plusieurs semaines une partie du nord de l'Europe, allant de l'Écosse aux Pays-Bas. Les auteurs, économistes au sein de la BCE, ajoutent que le manque d'eau devrait entraîner une hausse des prix de l'eau et des denrées alimentaires, nourrissant ainsi l'inflation.
Au-delà, ils pointent un risque pour la stabilité financière via l'augmentation de la probabilité de défaut de paiement des entreprises : plus de 1.300 milliards d'euros de prêts bancaires sont exposés à des secteurs fortement vulnérables à la sécheresse, est-il expliqué. « Il est essentiel d'intégrer les risques liés à la nature dans les cadres d’évaluation des risques financiers, en particulier ceux liés à l'eau », conclut la note.
La Banque centrale européenne met en garde vendredi sur les risques économiques majeurs de la sécheresse en Europe, menaçant jusqu'à 15 % de la production de la zone euro en cas d'épisodes extrêmes appelés à devenir plus fréquents avec le changement climatique. « La pénurie d'eau de surface est le risque le plus important pour l'économie de la zone euro », écrivent cinq co-auteurs d'une note de blog publiée sur le site de la BCE. Des épisodes de sécheresse extrême peuvent entraîner des « effets en cascade » : le manque d'eau en surface réduit les rendements agricoles, freine la production et augmente les coûts, limite l'hydroélectricité et le transport fluvial, entre autres exemples cités. Autre constat : la baisse réelle ou perçue de la qualité de l'eau a déjà provoqué une forte...