Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz. AFP
Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré vendredi vouloir interdire de réserve le chef de la gauche et ancien chef d'état-major adjoint, Yaïr Golan, après la polémique provoquée par les propos virulents tenus par ce dernier contre la politique du gouvernement à Gaza.
« En raison du comportement de Yaïr Golan, qui a calomnié les soldats de Tsahal en les accusant de manière irresponsable et mensongère [...], j'ai décidé d'ordonner à l'armée de ne plus le convoquer pour le service de réserve, de lui interdire de porter l'uniforme de Tsahal et d'entrer dans les bases militaires », déclare M. Katz, dans un communiqué. « La dernière fois que j'ai porté l'uniforme de Tsahal, c'était le 7 octobre » 2023, date de l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien ayant déclenché la guerre, « quand je suis descendu dans le Sud pour sauver des civils à la suite de la terrible défaillance sécuritaire de votre gouvernement », a répondu M. Golan dans un communiqué. « Je continuerai de tout faire pour Israël et sa sécurité », a-t-il ajouté.
Général de division de réserve et chef de l'alliance « Les Démocrates », M. Golan a provoqué une tempête politique en déclarant mardi à la la radio: « Un pays sain n'a pas pour hobby de tuer des bébés. » Il a tenu ces propos dans une attaque au vitriol contre la politique militaire du gouvernement du Premier ministre, Benjamin Netanyahu, estimant que Israël était « en passe de devenir un Etat paria » et que la guerre dans la bande de Gaza était menée « au profit d'objectifs politiques ». « Il n'y a pas de limite à la décadence morale », avait aussitôt réagi M. Netanyahu, M. Golan se voyant attaquer de toute part, tant du gouvernement que de l'opposition centriste.
Personnage controversé depuis un discours en 2016 semblant faire un parallèle entre la société israélienne et la montée du fascisme en Europe dans les années 1930, il a été porté aux nues après le 7 octobre 2023, ayant décidé de son propre chef de se joindre aux combats contre le Hamas sur le sol israélien, peu de temps après l'attaque surprise des commandos palestiniens.
Selon un sondage publié vendredi par le quotidien Maariv, « Les Démocrates » de M. Golan obtiendraient 7 sièges (sur 120) au Parlement en cas d'élection, contre 11 lors d'une enquête d'opinion réalisée une semaine plus tôt avant ses propos sur la guerre.