
Des Palestiniens inspectent les débris sur le site des frappes israéliennes sur un camp de tentes de déplacés, dans la zone de Mawasi à l'ouest de Khan Younès dans le sud de la bande de Gaza, le 18 mai 2025. Photo AFP
L'ONG Médecins sans frontières a accusé mercredi Israël de ne laisser entrer à Gaza qu'une aide « ridiculement insuffisante » face aux besoins du territoire, seulement pour ne pas être accusé « de famine imposée à la population ». « Ce plan est une manière d'instrumentaliser l'aide, en la transformant en outil au service des objectifs militaires des forces israéliennes », a déclaré Pascale Coissard, coordinatrice des urgences MSF à Khan Younis, à Gaza, dans un communiqué.
L'aide autorisée dans la bande de Gaza, une centaine de camions depuis lundi selon les autorités israéliennes, « n'est qu'un écran de fumée », selon MSF, alors que le siège - qu'Israël a imposé à Gaza début mars pour forcer le Hamas à libérer les otages qu'il détient encore - « se poursuit ».
« L'autorisation actuelle de 100 camions par jour, alors que la situation est si critique, est tout à fait dérisoire », a insisté l'ONG. L'essentiel de la population de Gaza, soit plus de 2 millions de personnes, dépend quasi entièrement de l'aide qui entre dans l'étroit territoire palestinien dévasté par les intenses bombardement et opérations militaires conduits depuis les attaques sanglantes du Hamas en Israël le 7 octobre 2023.
MSF indique aussi qu'au moins 20 installations médicales à Gaza ont été endommagées ou mises partiellement ou totalement hors service au cours de la semaine dernière par l'avancée des opérations terrestres israéliennes, l'intensification des frappes aériennes et les ordres d'évacuation généralisés.
« Le 19 mai au matin, les équipes de MSF ont rapporté avoir entendu près d'une frappe par minute à Khan Younes, entre 6h et 6h30 », a souligné l'ONG dans son communiqué. L'une de ces frappes a touché l'enceinte de l'hôpital Nasser, à 100 mètres de l'unité de soins intensifs et du service d'hospitalisation gérés par MSF, a-t-elle précisé. « C'est la troisième fois en deux mois que l'enceinte de l'hôpital Nasser est frappée, privant une fois de plus les gens de traitements et de soins ».
L'organisation a également dénoncé les ordres d'évacuations à grande échelle, de l'armée israéliennes, qui limitent la capacité à donner des soins. Le 19 mai « un ordre d'évacuation couvrant la quasi-totalité de la partie est de Khan Younes, à la limite de l'hôpital Nasser, a forcé les gens à se déplacer immédiatement vers la zone d'Al Mawasi ». « Le groupe de gestion des sites de déplacés estime que plus de 138.900 personnes ont été déplacées de force entre le 15 et le 20 mai », a souligné l'ONG.