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Nos Lecteurs ont la Parole

Entre exil et espoir : la diaspora libanaise, une force vitale négligée

Alors que le Liban traverse l’une des périodes les plus critiques de son histoire contemporaine, une ressource majeure reste encore sous-valorisée : sa diaspora. Forte de plusieurs millions de personnes réparties sur tous les continents, elle continue de soutenir le pays sur les plans économique, culturel et social. Pourtant, son potentiel véritable demeure insuffisamment exploité.

Un soutien économique indispensable : selon la Banque mondiale, les transferts de fonds envoyés par les Libanais de l’étranger ont atteint environ 5,7 milliards de dollars en 2024, représentant près de 31 % du PIB du pays. Malgré une baisse de 13,4 % par rapport à l’année précédente, ces flux constituent un pilier essentiel pour de nombreuses familles, dans un contexte marqué par l’hyperinflation et l’effondrement de la monnaie nationale.

Une implication politique encore timide : lors des élections législatives de 2022, environ 244 442 Libanais résidant à l’étranger se sont inscrits pour voter, contre 82 965 en 2018. Si cette hausse témoigne d’une volonté accrue de participer à la vie démocratique, l’impact électoral de la diaspora reste limité. Cela s’explique par la complexité du système électoral libanais et l’absence de mécanismes institutionnels favorisant une représentation spécifique des expatriés.

Un potentiel d’investissement en attente : la diaspora libanaise possède une capacité considérable à contribuer au redressement économique du pays. Toutefois, selon une étude publiée en 2024 par Diaspora for Development, des freins majeurs subsistent, notamment la lourdeur administrative, le manque de transparence et la perception d’un environnement peu sécurisé pour les investissements. Encourager ces investisseurs potentiels nécessiterait des réformes structurelles profondes afin d’établir un climat de confiance durable.

Une influence culturelle à valoriser : au-delà de son apport économique, la diaspora libanaise joue un rôle majeur dans la promotion de la culture et de l’identité nationales à l’international. À travers des festivals, des associations, des initiatives éducatives et artistiques, elle contribue à maintenir vivante l’image plurielle du Liban dans le monde. Une stratégie plus concertée, portée par l’État et les institutions culturelles, pourrait amplifier cette dynamique et renforcer la diplomatie culturelle du pays.

Face aux défis économiques, politiques et sociaux qu’affronte le Liban, la mobilisation active de sa diaspora n’est plus une option, mais une nécessité. En reconnaissant pleinement son rôle et en instaurant des passerelles solides entre le pays et ses enfants de l’étranger, le Liban peut se doter d’un levier puissant pour reconstruire un avenir plus stable, ouvert et prospère.


Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « Courrier » n’engagent que leurs auteurs. Dans cet espace, « L’Orient-Le Jour » offre à ses lecteurs l’opportunité d’exprimer leurs idées, leurs commentaires et leurs réflexions sur divers sujets, à condition que les propos ne soient ni diffamatoires, ni injurieux, ni racistes.

Alors que le Liban traverse l’une des périodes les plus critiques de son histoire contemporaine, une ressource majeure reste encore sous-valorisée : sa diaspora. Forte de plusieurs millions de personnes réparties sur tous les continents, elle continue de soutenir le pays sur les plans économique, culturel et social. Pourtant, son potentiel véritable demeure insuffisamment exploité.Un soutien économique indispensable : selon la Banque mondiale, les transferts de fonds envoyés par les Libanais de l’étranger ont atteint environ 5,7 milliards de dollars en 2024, représentant près de 31 % du PIB du pays. Malgré une baisse de 13,4 % par rapport à l’année précédente, ces flux constituent un pilier essentiel pour de nombreuses familles, dans un contexte marqué par l’hyperinflation et l’effondrement...
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