Le ministre de l'Intérieur, Ahmed Hajjar, à Tripoli. Photo fournie par Michel Hallak.
Le ministre de l'Intérieur, Ahmed Hajjar, a confirmé mercredi, avant la tenue du Conseil des ministres, que « le dépouillement des résultats des élections municipales à Tripoli touche à sa fin », tout en signalant « quelques irrégularités durant le processus », rapportent les médias locaux.
« Le retard de certains employés à rejoindre leur poste a contraint les responsables à faire appel à d'autres agents, moins expérimentés dans les procédures électorales, ce qui a engendré une certaine confusion lors du dépouillement », a-t-il expliqué. Tout en reconnaissant ces irrégularités, le ministre a précisé qu'elles se sont produites en présence des délégués et des médias. « Il n’est donc pas possible de parler de fraude », a-t-il estimé.
Selon lui, « les commissions de recensement, présidées par des juges, ont procédé à un nouveau dépouillement dans certains bureaux de vote après avoir relevé ces anomalies. Tous les bulletins ont été conservés, aucun n’a été perdu. Dans certains cas, les voix ont été recomptées dans leur totalité, sans qu’aucune fraude ne soit constatée ». Le ministre a salué les efforts considérables fournis par les commissions pour achever le dépouillement. « Cela a nécessité plus de temps, mais c’était indispensable pour garantir la transparence et la précision des résultats », a-t-il souligné.
Interrogé sur la possibilité d’une reprise des élections à Tripoli, M. Hajjar a rappelé que «le ministère de l’Intérieur n’a pas le pouvoir d’organiser de nouvelles élections». Il a précisé que « ceux qui souhaitent contester les résultats devront attendre leur publication officielle, puis s’adresser au Conseil d’État, conformément aux procédures légales ».
Mardi, le ministre s’était rendu au palais de justice de Tripoli pour la deuxième fois en moins de 24 heures, afin de suivre de près les opérations de dépouillement et la publication des résultats des élections municipales et des moukhtars, tenues dimanche. Le dépouillement s’est déroulé dans un climat de tension, notamment lundi soir, marqué par des soupçons de fraude. De son côté, l’Association libanaise pour les élections démocratiques (LADE) a demandé l’annulation des élections municipales et des moukhtars à Tripoli, dénonçant « de multiples plaintes faisant état de graves irrégularités lors du dépouillement ».
Mardi soir, le ministère de l’Intérieur a annoncé les résultats des élections des moukhtars à Tripoli. Les résultats des municipales restent donc attendus.
Dimanche, ce sera au tour des électeurs de Beyrouth et de la Békaa de se rendre aux urnes, avant ceux du Liban-Sud, le samedi 24 mai.