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Moyen-Orient - Diplomatie

Trump Tower à Damas, accès aux hydrocarbures syriens : comment Chareh espère obtenir un entretien avec Trump

Une rencontre entre Trump et Chareh lors du déplacement du président américain dans la région est largement considérée comme improbable.

Trump Tower à Damas, accès aux hydrocarbures syriens : comment Chareh espère obtenir un entretien avec Trump

Le président syrien par intérim Ahmad el-Chareh, à Damas, le 10 mars 2025. Photo REUTERS/Khalil Ashawi

Une Trump Tower à Damas, une détente avec Israël et un accès des États-Unis au pétrole et au gaz syriens font partie des différents éléments stratégiques que le président syrien par intérim, Ahmad el-Chareh, serait prêt à mettre sur la table pour obtenir un entretien avec le président américain Donald Trump lors de son voyage au Moyen-Orient, selon plusieurs sources proches des efforts déployés par Damas pour séduire Washington.

Jonathan Bass, un activiste américain pro-Trump, qui a rencontré Ahmad el-Chareh pendant quatre heures à Damas le 30 avril, avec des militants syriens et des États du Golfe, tente d’organiser une rencontre historique — bien que très improbable — entre les deux dirigeants cette semaine, en marge de la visite de Trump en Arabie saoudite, au Qatar et aux Émirats arabes unis. M. Bass espère que faire entrer Trump dans une pièce avec le nouveau dirigeant syrien — toujours désigné comme terroriste par les États-Unis en raison de son passé avec el-Qaëda — pourrait aider à assouplir la position du président républicain et de son administration sur Damas, et à apaiser une relation de plus en plus tendue entre la Syrie et Israël. La Syrie peine à remplir les conditions imposées par Washington pour obtenir un allègement des sanctions américaines, qui la maintiennent à l’écart du système financier mondial et rendent sa reprise économique extrêmement difficile après 14 ans de guerre dévastatrice.

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Une partie du pari de M. Bass repose sur les antécédents de Trump en matière de rupture avec les tabous de la politique étrangère américaine, comme lorsqu’il avait rencontré le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un dans la zone démilitarisée entre les deux Corées en 2019. « Chareh veut un accord commercial pour l’avenir de son pays », a déclaré l'activiste américain, précisant que cela pourrait inclure l’exploitation énergétique, la coopération contre l’Iran et un engagement avec Israël. « Il m’a dit qu’il voulait une Trump Tower à Damas. Il veut la paix avec ses voisins. Ce qu’il m’a dit est bon pour la région, bon pour Israël », a affirmé M. Bass. Ahmad el-Chareh a également exprimé, selon lui, un lien personnel avec Trump : tous deux ont été la cible de tirs et ont survécu de justesse à des tentatives d’assassinat.

Les responsables syriens et un représentant des médias de la présidence n’ont pas répondu aux demandes de commentaire. Une personne proche du président syrien a indiqué qu’une rencontre Trump-Chareh restait possible en Arabie saoudite, mais n’a pas confirmé si l'ex-homme fort de Hay'at Tahrir el-Cham (HTC) avait reçu une invitation. « Il ne sera possible de savoir si la rencontre aura lieu qu’à la dernière minute », a déclaré cette source.

Ahmad el-Chareh a parlé dimanche avec le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, selon la présidence syrienne.

« Une démarche en cours »

Il convient ici de noter qu’une rencontre entre Trump et Chareh lors du déplacement du président américain dans la région est largement considérée comme improbable, compte tenu de l’agenda chargé de Trump, de ses priorités et de l’absence de consensus au sein de son équipe sur la façon de traiter le dossier syrien.

Une source au fait des discussions en cours a indiqué qu’une réunion de haut niveau entre les États-Unis et la Syrie devait avoir lieu dans la région au cours de la semaine de la visite de Trump, mais qu’elle ne mettrait pas en présence Trump et Chareh. « Il y a clairement une démarche en cours », a déclaré Charles Lister, directeur de l’Initiative Syrie à l’Institut du Moyen-Orient. « L’idée est que le meilleur moyen est de s’adresser directement à Trump, car il y a tout simplement trop d’idéologues dans l’administration pour passer outre. »

Washington n’a pas encore formulé de politique syrienne cohérente, mais l’administration semble de plus en plus envisager ses relations avec Damas sous l’angle de la lutte contre le terrorisme, selon trois sources, dont un responsable américain impliqué dans l’élaboration des politiques.

« Branche d'olivier »

L’un des objectifs clés des ouvertures de la Syrie à Washington est de faire savoir qu’elle ne représente pas une menace pour Israël, qui a intensifié ses frappes aériennes en Syrie depuis que les anciens rebelles devenus dirigeants ont renversé l’ancien homme fort Bachar el-Assad l’an dernier. Les forces terrestres israéliennes occupent également une portion du sud-ouest de la Syrie.

La semaine dernière, M. Chareh avait confirmé l’existence de négociations indirectes avec Israël visant à apaiser les tensions, après que Reuters a rapporté que de telles discussions avaient eu lieu via les Émirats arabes unis.

Dans un effort séparé, M. Bass a déclaré que le président syrien lui avait demandé de transmettre des messages entre la Syrie et Israël, ce qui aurait pu conduire à une rencontre directe entre responsables israéliens et syriens. Mais Israël a rapidement repris ses frappes, y compris une très proche du palais présidentiel, qu’il a présentée comme un message aux dirigeants syriens pour qu’ils protègent la minorité druze du pays face aux affrontements avec des militants sunnites. « Chareh a tendu une branche d’olivier aux Israéliens. Israël a répondu par des missiles, a déclaré l'activiste américain. Nous avons besoin de Trump pour aider à régler cette relation. »

Cet article est une traduction d'une information diffusée par l'agence Reuters en anglais.

Une Trump Tower à Damas, une détente avec Israël et un accès des États-Unis au pétrole et au gaz syriens font partie des différents éléments stratégiques que le président syrien par intérim, Ahmad el-Chareh, serait prêt à mettre sur la table pour obtenir un entretien avec le président américain Donald Trump lors de son voyage au Moyen-Orient, selon plusieurs sources proches des efforts déployés par Damas pour séduire Washington.Jonathan Bass, un activiste américain pro-Trump, qui a rencontré Ahmad el-Chareh pendant quatre heures à Damas le 30 avril, avec des militants syriens et des États du Golfe, tente d’organiser une rencontre historique — bien que très improbable — entre les deux dirigeants cette semaine, en marge de la visite de Trump en Arabie saoudite, au Qatar et aux Émirats arabes unis. M. Bass...
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