
Le patriarche grec-catholique Youssef Absi et Michel Pharaon, entourés des participants à la conférence. Photo DR
À l’occasion du tricentenaire (1724-2024) de la restauration de la communion entre Rome et l’Église melkite, le patriarche grec-
catholique de tout l’Orient, Youssef Absi, a parrainé samedi une conférence autour de l’ouvrage Le Pharaon et le curé – la famille Pharaon : l’indépendance du Liban et le parcours de l’Orient (1500-2024) de l’historien Kamal Dib. L’événement organisé par l’ancien ministre et député Michel Pharaon ainsi que Dar an-
Nahar s’est tenu samedi à la faculté des sciences humaines de l’Université Saint-Joseph de Beyrouth, rue de Damas. Étaient notamment présents le cheikh Khaldoun Araïmet, délégué par le mufti de la République, le cheikh Abdellatif Deriane, ainsi que Georges Kallas, ancien ministre, et plusieurs personnalités représentant les divers partis politiques.
Dans leurs allocutions respectives, l’archimandrite Antoine Dib, supérieur de l’ordre bassilien salvatorien, et l’historien Imad Mrad ont mis l’accent sur le rôle de la famille Pharaon dans l’histoire politique moderne du Liban, notamment durant la lutte pour l’indépendance en 1943 et lors de la mise sur pied du pacte de la ligue arabe, un texte dans lequel Henri Pharaon a pu inclure la notion de vote des résolutions de la ligue à l’unanimité et non à la majorité.
Prenant la parole, Georges Kallas a insisté sur le fait que sa communauté contribue à la mise en place des piliers de la coexistence pacifique entre chrétiens et musulmans au Moyen-Orient. Ce point était également au centre de l’intervention de l’auteur de l’ouvrage Kamal Dib qui a tenu à rappeler que « les Pharaon sont une famille beyrouthine qui a joué un rôle essentiel tant au niveau de l’Église catholique que dans le monde des finances et des affaires, ainsi que dans la vie politique libanaise ».
C’est d’ailleurs sur ce volet politique de l’histoire de sa famille que Michel Pharaon a axé son allocution, évoquant notamment les efforts en cours pour préserver la parité islamo-chrétienne au sein de la municipalité de la capitale. « Toute tentative de rompre avec cet esprit de Beyrouth reviendrait à anéantir les fondements de la formule libanaise », a lancé l’ex-ministre et député, réitérant par ailleurs son appel à « consacrer la neutralité positive du Liban telle que voulue par Henri Pharaon ».
Enfin, c’était au tour de Mgr Absi de prendre la parole. Il a souligné que l’ouvrage de Kamal Dib n’est pas seulement une simple documentation de l’histoire de la famille Pharaon. « Il s’agit d’un reflet de la mémoire collective témoignant de l’interaction entre l’Église catholique et son environnement, et de la capacité des familles qui lui appartiennent à incarner les valeurs spirituelles et civiles, sans pour autant fonder des partis politiques », a-t-il dit.
La cérémonie a été suivie par la signature de l’ouvrage.