
Le président du Parlement Nabih Berry présidant une réunion du Bureau de la Chambre des députés, à laquelle a notamment participé le vice-président de la Chambre Elias Bou Saab (à sa droite), le 8 mai 2025. Photo de l'agence nationale d'information (ANI, officielle).
Le bureau du Parlement libanais a condamné « les agressions israéliennes » au Liban et appelé le gouvernement à «agir de manière urgente, afin de prendre les mesures nécessaires pour mettre fin à cette agression», lors d'une réunion jeudi présidée par le président de la Chambre, Nabih Berry, rapporte l'Agence nationale d'information (ANI, officielle). La modification de la loi régissant les élections municipales, notamment à Beyrouth, a également été évoquée lors de cette réunion.
À la suite de frappes intenses sur la région de Nabatiyé jeudi matin, qui ont fait au moins deux morts, le bureau du Parlement « a condamné la violation persistante par Israël de l’accord de cessez-le-feu et les agressions répétées » au Liban.
L'accord de cessez-le-feu entre le Hezbollah et Israël est entré en vigueur le 27 novembre 2024, après près de treize mois de conflit armé. Depuis, et malgré les modalités de l'accord, inspirées de la résolution 1701 de l'ONU, votée en 2006, l'armée israélienne continue de bombarder presque quotidiennement le Liban-Sud, tuant plus de 150 personnes, selon notre décompte, et reste présente sur cinq positions dites stratégiques près de la frontière.
« Il est demandé au gouvernement d'agir de manière urgente, afin de prendre les mesures nécessaires pour mettre fin à cette agression qui, si elle se poursuit sans être freinée, représente un danger pour le Liban, sa stabilité et celle de la région », estime le bureau, selon des propos rapportés par Elias Bou Saab, vice-président de la Chambre.
Ces frappes ont été condamnées par le Premier ministre Nawaf Salam, plus tôt dans la journée. « J'affirme que toutes les violations israéliennes de la résolution 1701 et des accords de cessez-le-feu doivent cesser et que le gouvernement n'a pas ménagé et ne ménagera pas ses efforts pour accélérer le retrait israélien du territoire libanais », a-t-il déclaré, dans un message posté sur X.
Le mode de scrutin des municipales renvoyé à une commission
Par ailleurs, l'amendement du scrutin aux élections municipales a de nouveau été l'objet de divergences, déjà exposées au grand jour lors de la session plénière tenue le 24 avril, qui avaient poussé le Parlement à demander que la question soit traitée par une commission parlementaire ad hoc, souvent désignée comme le « cimetière des textes de loi ».
Tandis que certains députés – notamment chrétiens – réclament l’adoption de listes fermées à Beyrouth pour assurer la parité au sein du conseil municipal (12 membres chrétiens et 12 musulmans), ceux de la communauté sunnite avaient lié un tel amendement à la condition d’un élargissement des prérogatives du président (sunnite) du conseil aux dépens du mohafez, un fonctionnaire grec-orthodoxe qui exerce le pouvoir exécutif total sur la ville.
Cette fois, après un débat similaire lors de la réunion, il a été décidé de « renvoyer le sujet à la commission compétente, celle de l’Intérieur et des Municipalités, pour une étude à long terme et dans le calme – pas seulement pour Beyrouth, mais pour tout le Liban », a expliqué M. Bou Saab.
« Personne ne doit s’attendre qu’une séance législative entraîne des changements de la loi électorale actuelle. Ce qui est prioritaire, c’est que se tiennent les élections législatives prévues dans un an », a également déclaré le vice-président de la Chambre.
Les élections municipales se sont tenues au Mont-Liban le 4 mai, et sont prévues le 11 mai au Liban-Nord, le 18 mai à Beyrouth et dans la Békaa, et enfin le 24 mai au Liban-Sud.