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Culture - 185e anniversaire

Alexander Sladkovski fête Tchaïkovski : Pour faire tout court, il était un génie !

Le maestro russe interprète, avec l’Orchestre philharmonique libanais, quelques grands morceaux du répertoire international du maître russe, une première collaboration avec le Conservatoire national.

Alexander Sladkovski fête Tchaïkovski : Pour faire tout court, il était un génie !

Le chef d'orchestre russe Alexander Sladkovski. Photo DR

Qui parmi nous ne connaît pas le Lac des cygnes, Ouverture solennelle 1812, Casse-Noisette, ou encore le Piano Concerto no 1 ? Résonnant de célèbres mélodies, les œuvres du célèbre Tchaïkovski retentissent à Beyrouth le mercredi 7 mai pour le 185e anniversaire de sa naissance avec le Philharmonique libanais sous la baguette d’Alexander Sladkovski et l’archer du premier celliste du prestigieux Mariinsky, le répétiteur et professeur Serguei Slovachesvsky. Afin de rendre donc hommage au célèbre héritage du sacré Piotr Illich, le concert se tient à l’église Saint-Joseph au Monnot sous le patronage de l’ambassadeur russe au Liban Alexander Rudakov et de la directrice par intérim du Conservatoire national supérieur de musique Hiba Kawas.

Alexander Sladkovsky salue le génie de Tchaïkovski. Photo DR


Les lauriers de Sladkovski

Ayant commencé à « parler musique » avant même de parler, Sladkovski est né d’une mère qui était professeure de piano. Prédestiné à une carrière dans ce domaine, il rencontre, à 13 ans, le célèbre maestro Iouri Timirkanov lors d’un programme éducatif, l’inspirant à suivre ses pas.

Sladkovski a commencé à récolter les lauriers de son talent depuis qu’il était étudiant. Il a en effet reçu la médaille d’or du Conservatoire de Moscou, il est aussi diplômé du Conservatoire d’État de Saint-Pétersbourg nommé Rimski-Korsakov où il entame sa carrière pour passer plus tard en tant que chef principal au Théâtre d'opéra et de ballet d'État du Conservatoire de Saint-Pétersbourg. Dirigeant actuellement l’Orchestre national du Tatarstan à Kazan, son travail a capté l’attention de nombreux labels internationaux, tout comme Medici et Mezzo, les célèbres chaînes musicales françaises qui ont enregistré nombre de ses interprétations. Parmi ses nombreuses accolades, Sladkovski est « Artiste du peuple de la fédération de Russie » en 2016, « Artiste du peuple de Tatarstan » en 2020 ; il est aussi lauréat du IIIe concours international de Prokofiev en 1999 et du Prix international Rachmaninov en 2019.

Date triplement symbolique

Saluant le génie de Tchaïkovski le 7 mai, le Conservatoire et l’ambassade russe ont aussi voulu rendre hommage à la date historique du 9 mai 1945, appelée aussi « le Jour de la victoire » qui marque la capitulation des nazis et la victoire des Alliés, mais aussi des Soviétiques pour qui le bilan de victimes était le plus lourd pendant la Seconde Guerre mondiale qu’ils appellent la « Grande Guerre patriotique » (environ 20 millions de morts). Quoi de mieux que de célébrer « la bataille entre le bien et le mal », selon maestro Sladkovski que de le faire à travers l’héritage d’une icône russe et internationale ? De la Marche slave à la Valse des fleurs, le programme inclut aussi Ouverture 1812 qui narre la « première guerre patriotique », soit la victoire des Russes contre les Français lors de l’invasion de Napoléon en 1812. S’ouvrant sur le thème de la Marseillaise, cette célèbre Ouverture solennelle finit en fanfare avec le son des canons, des timbales et des cuivres traduisant la victoire des Russes.

Triplement symbolique, le 7 mai reflète aussi une signification personnelle par rapport au maestro : c’est la date anniversaire de sa mère qui lui a inculqué tout son savoir musical. À noter que ce programme festif est exclusif à Tchaïkovski dont l’ensemble de l’œuvre est aussi géant et varié que son pays.

Mastodonte de la création

Indispensable figure musicale et sacrée icône, Tchaïkovski est toujours connu pour ses trois ballets, Le Lac des cygnes, La Belle au bois dormant, et Casse-Noisette. Il a uniquement écrit trois ballets, et pourtant les trois sont indispensables à toute compagnie de ballet et continuent à être les plus adaptés et les plus interprétés. Mis à part ses 3 ballets, Tchaïkovski était un mastodonte de la création musicale : il a aussi écrit 12 romances, 9 morceaux pour musique sacrée, 6 symphonies, 6 romances, 4 suites, 4 quatuors, 3 concertos pour piano, des dizaines d’ouvertures, de valses, de sérénades, de concertos pour d’autres instruments et une centaine d’œuvres variées pour piano, orchestre et musique de chambre. Il a aussi créé 11 opéras dont les célèbres Eugene Onéguine et Dame de pique.

Le Beethoven russe

Selon maestro Sladkosvki, Tchaïkovski est « un génie : il est le meilleur mélodiste, structuraliste et polyphoniste ». Il était « exceptionnel depuis ses années estudiantines ; il est en effet le premier à avoir gagné la médaille d’or au Conservatoire de Saint-Pétersbourg sous la direction d’Anton Rubenstein ». Sladkovski explique aussi que les Allemands avaient un rôle primordial dans l’enseignement et l’influence exercée sur la méthode russe et sur ses premiers compositeurs. Comme les écoles française et italienne ont contribué à la naissance de l’école russe en ballet, « les Allemands l’ont fait en musique : Tchaïkovski est largement inspiré par le travail symphonique des compositeurs germaniques tels Mozart, Beethoven, Strauss, Bruckner et surtout Wagner » qui est connu comme père de la «mélodie à thème» qu’on appelle aussi leitmotiv. Pour son « travail d’orchestration et de structure symphonique, Tchaïkovski est donc le Beethoven russe ; pour la mélodie, il est notre Wagner ».

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Un précurseur de l’âme russe

L’ensemble de l’œuvre de Tchaïkovski est à la fois riche de par la variété du genre et de la mélodie. Il a aussi « haussé la barre quant à l’exploitation des émotions », confie le maestro russe à L'OLJ. Il a pu devenir « l’un des maîtres de l’ère romantique après que les compositeurs allemands avaient occupé la scène ». C’est que sa musique est non seulement révélatrice des profondeurs de l’âme et de la psychologie humaines, mais elle est aussi narrative et descriptive, ce qui fait d’ailleurs la force de la musique des ballets russes.

Versés dans le moule de l’orchestre occidental, ses chants et mélodies proviennent de plusieurs folklores, notamment russe. Bien qu’il n’ait pas été le premier à avoir eu recours à cette méthode (Mikhaïl Glinka l’avait fait avant lui), « il a pu introduire ces mélodies folkloriques provenant de nombreux villages aux Russes mêmes, puis au public international ».

Rappelons aussi que « sa musique innovant “le style russe” sur fondation germanique » est également caractérisée par une riche orchestration et un lyrisme poétique qui mêle la passion à la tristesse, et la grandeur de la tragédie au triomphe… des caractéristiques contribuant à ce qui allait devenir plus tard « l’âme russe » (rousskaya douchà).

Et puisque l’âme de la musique classique retentit partout dans le monde, « des ponts doivent être bâtis entre le Liban et la Russie, et notamment entre Beyrouth et Kazan » selon le maestro qui se réjouit de sa première visite au Liban tout en invitant à son tour Hiba Kawas à Kazan pour le Festival international de musique qu’il dirige avec son orchestre, en espérant bâtir des ponts entre les pays à travers la culture et la musique, « c’est bien aussi notre mission en tant que musiciens ».

Qui parmi nous ne connaît pas le Lac des cygnes, Ouverture solennelle 1812, Casse-Noisette, ou encore le Piano Concerto no 1 ? Résonnant de célèbres mélodies, les œuvres du célèbre Tchaïkovski retentissent à Beyrouth le mercredi 7 mai pour le 185e anniversaire de sa naissance avec le Philharmonique libanais sous la baguette d’Alexander Sladkovski et l’archer du premier celliste du prestigieux Mariinsky, le répétiteur et professeur Serguei Slovachesvsky. Afin de rendre donc hommage au célèbre héritage du sacré Piotr Illich, le concert se tient à l’église Saint-Joseph au Monnot sous le patronage de l’ambassadeur russe au Liban Alexander Rudakov et de la directrice par intérim du Conservatoire national supérieur de musique Hiba Kawas.Les lauriers de SladkovskiAyant commencé à « parler musique » avant même de...
commentaires (2)

Bravo Sissi ! Merci de ta poésie

Noha Baz

17 h 39, le 07 mai 2025

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Commentaires (2)

  • Bravo Sissi ! Merci de ta poésie

    Noha Baz

    17 h 39, le 07 mai 2025

  • "Selon maestro Sladkosvki, Tchaïkovski est « un génie : il est le meilleur mélodiste, structuraliste et polyphoniste ». " Un génie? Sûrement! Mais le "meilleur mélodiste, structuraliste et polyphoniste"? Il ne faut pas exagérer...

    Georges MELKI

    13 h 41, le 07 mai 2025

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