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Dernières Infos - Syrie

Une femme tuée dans une attaque contre une boîte de nuit à Damas

Les troupes syriennes photographiées le 17 mars 2025. Karam al-Masri/Reuters

Une deuxième attaque en une semaine contre une boîte de nuit à Damas, dans laquelle une femme a été tuée, alimente les craintes de voir les nouvelles autorités islamistes porter atteinte aux libertés.

Les motivations des assaillants n'étaient pas connues dans l'immédiat. Le gouverneur de Damas, Maher Marwan, a « fermement condamné l'incident tragique » et s'est engagé à poursuivre ses auteurs.

Depuis qu'elle a pris le pouvoir en décembre, la coalition islamiste qui gouverne la Syrie tente de présenter un visage rassurant, notamment à l'égard de la communauté internationale qui l'exhorte à respecter les libertés et protéger les minorités.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), « des hommes armés non identifiés ont attaqué à l'arme automatique le cabaret al-Karouane dans le quartier Hijaz, tuant une danseuse et blessant plusieurs personnes ».

Le gouverneur de Damas a confirmé « la mort d'une jeune femme ».

« J'ai entendu des coups de feu à l'aube et je n'ai osé entrer dans la boîte qu'une fois les tirs terminés », a dit à l'AFP un témoin sous couvert d'anonymat.

« J'ai vu le corps d'une femme, des traces de sang au sol, une scène de chaos. »

La boîte de nuit était fermée lundi sur ordre des forces de sécurité, selon un gardien d'un bâtiment voisin.

L'établissement se trouve au rez-de-chaussée d'un immeuble abritant plusieurs bureaux, dans une zone commerciale au cœur de Damas, où se situent de nombreux bars et boîtes de nuit autorisés depuis des décennies.

« Je travaille ici depuis cinq ans, il n'y a jamais eu de problème dans cette boîte de nuit, qui reste fermée en journée », a déclaré à l'AFP un vendeur installé à proximité.

Un habitant a déclaré qu'une voiture transportant des membres des forces de sécurité était garée à l'angle de la rue depuis plusieurs jours et surveillait les lieux.

« Source d'inquiétude » 

Les autorités islamistes cherchent à rassurer la population et la communauté internationale, malgré des accusations de radicalisme.

Mais des massacres qui ont fait 1.700 morts, majoritairement alaouites dans l'ouest du pays en mars, de récents combats avec des druzes, et des sévices documentées par des ONG, soulèvent des doutes sur leur capacité à contrôler certains combattants extrémistes qui leur sont affiliés.

L'attaque est survenue quelques heures après la diffusion sur les réseaux sociaux d'une vidéo, filmée par une caméra de surveillance, montrant un groupe armé attaquer une autre boîte de nuit dans le centre de Damas il y a quelques jours.

Les images, authentifiées par l'AFP, montrent des hommes armés s'approcher de la boîte de nuit, puis frapper à coups de crosse les clients paniqués, hommes et femmes, en pleine fuite.

Le ministère de l'Intérieur a annoncé, selon la chaîne Al-Ekhbariya dimanche, l'arrestation des assaillants.

La séquence « montre un groupe de militaires attaquant des civils dans un quartier de Damas. Les auteurs de l'agression ont été identifiés, arrêtés et remis à la justice », a indiqué le ministère.

Depuis la chute de Bachar al-Assad en décembre, des dizaines de bars et cafés, qui pour la plupart servent de l'alcool, sont restés ouverts normalement.

Vendredi soir, un journaliste de l'AFP a pu voir un concert dans un palais traditionnel damascène de la vieille ville, où des dizaines de Syriens et d'étrangers se déhanchaient au rythme de musiques modernes.

Les deux attaques contre les boîtes de nuit inquiètent la propriétaire d'un bar dans le vieux Damas.

« Nous avons décidé de fermer pendant trois jours, en attendant de voir ce qui va se passer. L'ambiance n'est pas à la fête », dit-elle à l'AFP sous couvert d'anonymat.

« Les gens ont peur (..) j'avais une réservation pour une soirée organisée par de nouveaux mariés lundi, ils ont annulé », relate-t-elle.

Pour Aram, 33 ans, « sortir la nuit est un exutoire (...) mais avec ces incidents, aller dans un bar devient une source d'inquiétude pour mes amis et moi ».

« Je ne pense pas que je retournerai bientôt à une soirée. Cela ne vaut pas la peine de prendre de tels risques », ajoute le jeune homme, qui travaille pour une ONG.



Une deuxième attaque en une semaine contre une boîte de nuit à Damas, dans laquelle une femme a été tuée, alimente les craintes de voir les nouvelles autorités islamistes porter atteinte aux libertés.Les motivations des assaillants n'étaient pas connues dans l'immédiat. Le gouverneur de Damas, Maher Marwan, a « fermement condamné l'incident tragique » et s'est engagé à poursuivre ses auteurs.Depuis qu'elle a pris le pouvoir en décembre, la coalition islamiste qui gouverne la Syrie tente de présenter un visage rassurant, notamment à l'égard de la communauté internationale qui l'exhorte à respecter les libertés et protéger les minorités.Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), « des hommes armés non identifiés ont attaqué à l'arme automatique le cabaret al-Karouane dans le quartier...