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Les affrontements en Syrie font réagir la communauté druze au Liban, Joumblatt rencontre Chareh

Le chef du PSP et député druze Taymour Joumblatt condamne un « bain de sang inacceptable ».

Les affrontements en Syrie font réagir la communauté druze au Liban, Joumblatt rencontre Chareh

Le leader druze libanais Walid Joumblatt s'est rendu en Syrie vendredi où il s'est entretenu avec le président syrien par intérim, Ahmad el-Chareh. Photo fournie à L'Orient-Le Jour.

Les affrontements meurtriers en Syrie entre des combattants druzes et des groupes armés liés au nouveau pouvoir, qui ont fait plus de 100 morts selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), continuent de susciter l’inquiétude au sein de la communauté druze au Liban. Le député Taymour Joumblatt a dénoncé un « bain de sang », tandis que le cheikh Akl Sami Abi el-Mona, chef spirituel de la communauté, a mis en garde contre les déclarations susceptibles d’attiser les divisions.

Dans ce contexte tendu, le leader druze libanais Walid Joumblatt s’est rendu vendredi en Syrie, où il a rencontré le président syrien par intérim, Ahmad el-Chareh, en présence du ministre des Affaires étrangères, Assaad Chibani. À l’issue de la rencontre, M. Joumblatt a quitté le palais présidentiel sans faire de déclaration publique.

Dans un communiqué publié dans la soirée, le Parti socialiste progressiste (PSP) a qualifié l’entretien de « cordial, chaleureux et franc », précisant qu’il avait permis d’aborder les derniers développements dans la région. M. Joumblatt s’est dit « satisfait de l’ouverture arabe et internationale envers le nouvel État syrien », estimant que cette dynamique « contribue à renforcer l’unité et la stabilité de la Syrie, avec des retombées positives sur la stabilité du Liban ».

S’agissant des violences récentes, les deux parties ont « exprimé leur regret face aux pertes humaines » et souligné « la nécessité pour l’État syrien d’assumer pleinement ses responsabilités dans la préservation de la sécurité du pays et de ses citoyens ».

Le leader druze a également salué « les efforts de dialogue et de communication menés par les autorités syriennes avec les différentes composantes du peuple syrien », insistant sur « l’importance du rôle des membres de la communauté druze au sein des institutions de l’État ».

De son côté, le président syrien a rendu hommage, selon le PSP, au « rôle national et historique joué par les membres de la communauté druze », soulignant leur « contribution essentielle à la construction de la nouvelle Syrie ».

Mercredi, le chef druze libanais avait appelé mercredi à la formation d’un comité de dialogue regroupant toutes les parties, en vue de favoriser une solution politique au conflit. Réuni avec des dignitaires druzes à Beyrouth, M. Joumblatt avait exhorté les druzes de Syrie à « refuser l’ingérence d’Israël », accusant certains d'entre eux d’avoir commencé à solliciter l’aide de l'État hébreu. 

« Bain de sang »

Dans un message sur son compte X, le chef du PSP et député druze Taymour Joumblatt a condamné un « bain de sang inacceptable » en Syrie et souligné la nécessité de « mettre fin à toutes les formes de violence et d’agression», appelant « à faire prévaloir la raison et la sagesse ». « Chacun est responsable du respect des accords conclus, et l’État doit assurer la sécurité et la stabilité », a ajouté le parlementaire, en affirmant que « c’est par le dialogue, le partenariat, l’unité et l’égalité entre les composantes de la Syrie que la construction du nouvel État peut commencer ». M. Joumblatt a exprimé ses condoléances aux familles des victimes, les « martyrs de Jaramana et du Jabal el-Arab », des zones situées respectivement dans la banlieue-ouest de Damas et à environ 100 km au sud-ouest de la capitale syrienne. Damas et les druzes avaient conclu le 29 avril un accord pour traduire en justice les personnes qui ont lancé un assaut sanglant contre Jaramana.

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Les affrontements surviennent près de cinq mois après la chute du régime de Bachar el-Assad et la prise de pouvoir par Ahmad el-Chareh, chef du groupe jihadiste Hay'at Tahrir el-Cham, qui a mené l'offensive contre l'ancien régime à la tête d'une coalition de groupes rebelles.

Le nouveau régime avait promis, à son arrivée au pouvoir, de protéger les minorités, seulement des affrontements ont éclaté, notamment avec les druzes et les alaouites, communauté dont est issue la famille Assad, qui a gouverné le pays pendant plus de 50 ans. Ces combats avaient fait des centaines de morts. Les affrontements avec les druzes ont également provoqué une réaction d'Israël, qui a dit avoir frappé des objectifs du nouveau régime en Syrie pour « défendre » cette minorité, qui a également une présence dans l'État hébreu.

De son côté, le cheikh Akl druze, qui avait convié à une réunion des ambassadeurs de pays arabes et en présence des membres du groupe parlementaire de la Rencontre démocratique, principalement composé de députés du PSP, a dénoncé des « déclarations sectaires et incendiaires », mettant en garde contre les propos « qui promeuvent le nationalisme exclusif et l'hostilité envers tout autre communauté islamique ».

La réunion visait à clarifier la position de la communauté druze du Liban face aux événements en Syrie, à transmettre ses inquiétudes et à souligner la nécessité de répondre à ses revendications, tout en examinant les mesures à prendre pour éviter que les tensions ne se propagent au Liban.

« Ce qui importe au gouvernement libanais, c’est l’instauration de la sécurité et de la stabilité en Syrie, ainsi que la garantie de la sécurité de son peuple et la réalisation de ses espoirs et aspirations », a réagi pour sa part le Premier ministre Nawaf Salam, affirmant que « le Liban est solidaire de la Syrie face aux agressions israéliennes et tient profondément à l’unité de son territoire ».

Les affrontements meurtriers en Syrie entre des combattants druzes et des groupes armés liés au nouveau pouvoir, qui ont fait plus de 100 morts selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), continuent de susciter l’inquiétude au sein de la communauté druze au Liban. Le député Taymour Joumblatt a dénoncé un « bain de sang », tandis que le cheikh Akl Sami Abi el-Mona, chef spirituel de la communauté, a mis en garde contre les déclarations susceptibles d’attiser les divisions.Dans ce contexte tendu, le leader druze libanais Walid Joumblatt s’est rendu vendredi en Syrie, où il a rencontré le président syrien par intérim, Ahmad el-Chareh, en présence du ministre des Affaires étrangères, Assaad Chibani. À l’issue de la rencontre, M. Joumblatt a quitté le palais présidentiel sans faire de...