Édito édito

Ubuesque

Depuis qu’il est revenu à la Maison Blanche, Donald Trump confirme ce qu’on savait déjà : il est dangereusement imprévisible. En deux mois, il aura réussi à affoler les bourses mondiales, au nom d’un plan dont les meilleurs économistes dénoncent l’absurdité, à torpiller le système éducatif, à paralyser de nombreuses institutions, à terroriser la justice et à prendre des positions iniques à Gaza et en Ukraine, tant et si bien qu’il s’est mis à dos la planète entière tout en dégringolant dans les sondages. Pis encore : l’Amérique, chantre des libertés, est devenue liberticide, avec de véritables chasses aux sorcières dignes du maccarthysme, dont la prestigieuse université de Harvard a récemment fait les frais. L’écrivain Jerome Charyn ne s’y est pas trompé : « La démocratie mourra dès l’instant où Trump sera réélu. Elle est déjà à moitié morte. L’argent a remplacé notre sens des valeurs, l’honneur, l’amour et le souci de l’autre. On sombre dans la cupidité », déclarait-il en 2020.

Ce qui est surtout préoccupant, c’est que l’homme en question dirige la plus grande puissance du monde et qu’il peut, sur un coup de tête, faire basculer la planète dans le chaos, comme avant lui Hitler ou Mussolini. L’Administration américaine qui servait autrefois de garde-fou aux présidents incontrôlables semble aujourd’hui sous la coupe de cet électron libre qu’elle ne cherche même plus à neutraliser. La parenté avec Ubu, le personnage d’Ubu roi d’Alfred Jarry, est évidente. Dans cette œuvre satirique qui critique le pouvoir, la cupidité et la bêtise humaine, le Père Ubu, poussé par sa femme, décide de renverser le roi de Pologne, Venceslas, pour prendre sa place. Il le tue, ainsi que toute sa famille, sauf le fils Bougrelas, qui s’échappe. Devenu roi, Ubu instaure une dictature grotesque : il taxe, assassine et pille sans retenue. Son avidité et sa stupidité le rendent impopulaire. Mais quand Bougrelas lève une armée pour venger son père, Ubu est finalement battu et contraint de fuir… L’ubuesque monsieur Trump risque de connaître un destin aussi tragique s’il ne  redresse pas la barre au plus vite.

Depuis qu’il est revenu à la Maison Blanche, Donald Trump confirme ce qu’on savait déjà : il est dangereusement imprévisible. En deux mois, il aura réussi à affoler les bourses mondiales, au nom d’un plan dont les meilleurs économistes dénoncent l’absurdité, à torpiller le système éducatif, à paralyser de nombreuses institutions, à terroriser la justice et à prendre des positions iniques à Gaza et en Ukraine, tant et si bien qu’il s’est mis à dos la planète entière tout en dégringolant dans les sondages. Pis encore : l’Amérique, chantre des libertés, est devenue liberticide, avec de véritables chasses aux sorcières dignes du maccarthysme, dont la prestigieuse université de Harvard a récemment fait les frais. L’écrivain Jerome Charyn ne s’y est pas trompé : « La démocratie mourra...
commentaires (1)

Je ne peux que répéter mon commentaire d'hier: l'unité d'énergie est le Joule, l'unité de puissance le Watt, l'unité de tension électrique le Volt etc. Pour mesurer la folie, quelle unité choisir sinon le "Trump"? On pourra ainsi couvrir tout le spectre de la folie humaine, du milliTrump au kiloTrump...

Georges MELKI

10 h 49, le 01 mai 2025

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Commentaires (1)

  • Je ne peux que répéter mon commentaire d'hier: l'unité d'énergie est le Joule, l'unité de puissance le Watt, l'unité de tension électrique le Volt etc. Pour mesurer la folie, quelle unité choisir sinon le "Trump"? On pourra ainsi couvrir tout le spectre de la folie humaine, du milliTrump au kiloTrump...

    Georges MELKI

    10 h 49, le 01 mai 2025

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