
Comment parler de toi, toi le témoin de ton temps, sans passer en revue ce siècle que tu as vu défiler avec tout ce qu’il a eu de plus beau, de plus grand, mais aussi de plus douloureux et de plus vil ?
Toi que les événements de ce monde ne laissaient pas indifférent, et qui savais t’indigner devant les malheurs de l’humanité. Tu étais le grand Paulo, cet humaniste doté d’une grande conscience politique, esthète, amoureux des arts, tu encourageais l’excellence, la connaissance, la réflexion et la curiosité.
Toi qui étais l’éloquence et l’élégance personnifiées, tu étais avant tout notre papy.
Sur cette photo, tu prends la pose, beau comme un acteur américain, plus beau même, chemise blanche déboutonnée et manches retroussées, regard de séducteur, décontracté, les mains dans les poches. Et tu nous écris ce mot qu’on gardera toujours de toi : « Camille et Paulo, mes trésors, votre papy, copain – attaché aux valeurs de culture, de travail et d’humanisme – aussi jeune que vous, vous accompagnera toujours avec tout son amour. »
Tu as été un papy drôle, inspirant, avec un amour et une générosité infinis.
Et tu nous as beaucoup appris.
Tu nous as appris qu’il faut mâcher 32 fois avant d’avaler, et qu’on se bat toujours pour ce qui est juste.
Tu nous as appris qu’il ne faut surtout pas marcher pieds nus, et qu’on n’arrête jamais d’aimer ceux qui nous ont quittés trop tôt.
Merci pour tous les déjeuners du vendredi : siyadiyeh, gâteau macaron avec coulis de framboise.
Merci de nous avoir déposés tous les matins à l’école jusqu’à ce qu’on décide que ce n’était plus cool d’arriver à l’école avec son grand-père.
Papy, tu étais un idéaliste, un passionné, un penseur, un rêveur.
Et tout chez toi était grand : ta voix, ton sourire, ton humour, ta culture et surtout ton cœur.
Tu étais un papy pas comme les autres.
Tu étais le grand Paulo, tu parlais fort et tu avais de la présence.
Les amis de papa attendaient tes traits d’humour avec impatience. Ils se les appropriaient, et tes phrases devenaient cultes.
Papy, tu étais un homme fin, un homme élégant, un homme de goût. On se souviendra toujours de tes beaux cheveux blancs, ta belle allure, tes grandes lunettes et tes bisous.
Merci d’être notre papy.
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