Les rappeurs du groupe nord-irlandais Kneecap lors du festival de musique de Coachella, le 11a vril 2025 en Californie. VALERIE MACON / AFP
Les rappeurs nord-irlandais de Kneecap, qui ont affiché récemment des messages contre Israël, ont assuré n'avoir « jamais soutenu le Hamas ou le Hezbollah » et démenti toute incitation à la haine contre des parlementaires conservateurs, après la diffusion de vidéos qui ont suscité l'indignation.
« Que ce soit clair: nous ne soutenons pas et n'avons jamais soutenu le Hamas ou le Hezbollah. Nous condamnons toutes les attaques contre les civils, toujours », ont indiqué les rappeurs, connus pour leur soutien à la cause palestinienne, dans un communiqué diffusé lundi soir sur les réseaux sociaux.
Le 18 avril, lors d'un concert au festival californien de Coachella, le trio de Belfast avait projeté sur un écran géant les messages suivants: « Israël commet un génocide contre le peuple palestinien », « Fuck Israël, libérez la Palestine ».
Leurs propos ont suscité de vives réactions sur les réseaux sociaux et des vidéos de précédents concerts ont ensuite circulé, faisant gonfler la polémique.
L'une d'entre elles, filmée à Londres l'an dernier, montre l'un des rappeurs crier « allez le Hamas, allez le Hezbollah ».
Les deux organisations sont désignées comme terroristes et interdites au Royaume-Uni, et il est illégal d'exprimer tout soutien à leur égard.
Le Premier ministre irlandais Micheal Martin avait appelé lundi les rappeurs à « clarifier de toute urgence » leur position.
La police britannique avait indiqué examiner la vidéo, tout comme une autre, filmée lors d'un concert en novembre 2023, dans laquelle l'un des rappeurs dit « un bon Tory (membre du parti conservateur britannique) est un Tory mort. Tuez votre député ».
« Nous réfutons aussi l'idée selon laquelle nous chercherions à inciter à la violence contre un député ou un individu. Jamais », ont encore indiqué les rappeurs.
Ils ont présenté leurs « excuses sincères » aux familles de deux députés, le conservateur David Amess et la travailliste Jo Cox, assassinés respectivement en 2021 et 2016. « Nous n'avons jamais eu l'intention de vous faire du mal », ont-ils assuré.
Downing Street a toutefois estimé qu'il s'agissait d'excuses en « demi-teinte ». « Nous rejetons catégoriquement, dans les termes les plus fermes, les commentaires qu'ils ont faits », a ajouté un porte-parole du Premier ministre Keir Starmer.
Les membres du groupe ont quant à eux fustigé une « campagne de dénigrement » à leur encontre, évoquant des images vidéo « sorties de leur contexte » et une « tentative évidente de détourner des vrais sujets de conversation ».
« Les véritables crimes ne résident pas dans nos performances ; les véritables crimes sont le silence et la complicité de ceux qui sont au pouvoir », ont-ils ajouté.
Les rappeurs, qui se sont fait connaître mondialement avec la sortie en 2024 de leur album « Fine Art » et un docu-fiction survolté, « Kneecap », se distinguent par leur énergie punk. Le trio rappe en anglais et en irlandais et défend sa langue comme un cri « anticolonialiste » face à la puissance britannique.
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