Un haut responsable du ministère syrien de la Défense et chef d'un groupe islamiste, Issam Buwaydani, a été arrêté à l'aéroport de Dubaï, ont indiqué lundi à l'AFP deux sources de sa formation.

M. Buwaydani dirige depuis 2015 Jaysh al-Islam (JAI, Armée de l'islam), un groupe qui combattait le président déchu de Bachar al-Assad, et a annoncé son intégration aux nouvelles forces syriennes depuis la chute de pouvoir d'Assad en décembre.

Deux sources proches de ce responsable ont confirmé lundi à l'AFP qu'il avait été "arrêté jeudi à l'aéroport de Dubaï alors qu'il quittait les Emirats arabes unis".

Ces sources, qui ont refusé d'être identifiées, ont précisé qu'il était entré aux Emirats avec un passeport turc.

"Nous ne connaissons pas les raisons de son arrestation", a indiqué l'une de ses sources, précisant que M. Buwaydani effectuait une "visite privée" aux Emirats.

Elle a ajouté que "le gouvernement syrien est entré en contact avec les Emirats, sans avoir de réponse".

Les Emirats, qui avaient accueilli le 13 avril le président syrien par intérim Ahmad al-Chareh pour sa première visite officielle dans ce pays, n'ont pas confirmé cette arrestation.

Plusieurs dizaines de personnes se sont rassemblées lundi sur la place des Omeyyades à Damas pour réclamer sa libération, après un appel lancé sur les réseaux sociaux. 

"Je manifeste ici pour envoyer un message aux Emirats et au nouveau gouvernement syrien, en particulier au ministre des Affaires étrangères, pour demander la libération du héros Issam Buwaïdani", a dit à l'AFP Abou Khaled Nassif, un manifestant. 

M. Chareh, à la tête d'une coalition islamiste, a renversé le 8 décembre le président Bachar al-Assad.

Sur Telegram, le porte-parole de Jaish al-Islam, Hamza Bayraqda, a appelé à la "libération immédiate et inconditionnelle" de son chef, "une des symboles de la révolution syrienne".

Issam Buwaydani avait pris la tête de Jaish al-Islam après la mort de son fondateur, Zahran Alloush, en 2015. Ce groupe était implanté dans la Ghouta orientale, près de Damas, aux premières années de la guerre civile.

L'enlèvement le 9 décembre 2013 de quatre militants des droits humains parmi lesquels l'avocate et journaliste syrienne Razan Zeitouneh, jamais retrouvés, lui est imputé.

La formation islamiste avait dû se replier sur les zones rebelles de l'ouest de la Syrie, après la prise de contrôle par le pouvoir d'Assad des environs de Damas.

Depuis la chute du régime, Issam Buwaydani occupe un poste important au ministère syrien de la Défense et son groupe a annoncé son intégration au sein de ce ministère. Il est apparu à plusieurs reprises au côté d'Ahmad al-Chareh.

La justice française juge à partir de mardi un ancien membre de Jaysh al-Islam, Majdi Nema, pour complicité de crimes de guerre commis entre 2013 et 2016 dans son pays.

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