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Société - Explosions au port de Beyrouth

Deux juges français attendus lundi au Liban pour rencontrer Tarek Bitar

Les juges devraient échanger avec Tarek Bitar des informations « utiles à l’avancement » des instructions en France et au Liban. 

Les silos détruits du port de Beyrouth, quatre ans après le drame, le 4 août 2024. Photo Matthieu Karam/L'Orient-Le Jour

Des juges français doivent arriver lundi au Liban dans le cadre de l'enquête sur l'explosion meurtrière au port de Beyrouth en 2020, a indiqué à l'AFP une source judiciaire. Le 4 août 2020, l'une des plus grandes explosions non nucléaires de l'histoire avait dévasté des pans entiers de la capitale libanaise, tuant plus de 220 personnes, et en blessant plus de 6.500.

Selon la source judiciaire qui a requis l'anonymat, « deux juges d'instruction français doivent arriver à Beyrouth » pour une visite de trois jours. Mardi, ils rencontreront le juge d'instruction près la cour de justice, Tarek Bitar, chargé de l'enquête, et des responsables judiciaires libanais.

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Ces magistrats sont chargés de l'enquête française, distincte de celle menée par le Liban, concernant l'explosion, « dans laquelle trois ressortissants français sont morts et des dizaines d'autres ont été blessés », d'après la source. Les deux parties échangeront « des informations utiles à l’avancement de leurs enquêtes respectives », a-t-elle ajouté. Le juge Bitar « recevra le rapport technique complet élaboré par les experts français arrivés le lendemain de l’explosion », selon elle. Cet échange d’informations intervient alors que le juge n’a pu jusqu’ici accéder à des éléments d’enquête étrangers, en raison de son interdiction de voyager décrétée par Ghassan Oueidate en janvier 2023 et de son impossibilité à envoyer des commissions rogatoires à l’international.

Trois rapports techniques 

Peu après le 4-Août, la justice française avait présenté trois rapports techniques basés notamment sur l’analyse du sol et sur les images satellites. Selon une source informée, ces images ne se sont toutefois pas révélées utiles à l’enquête.

La déflagration a été provoquée par un incendie dans un entrepôt au port de Beyrouth où étaient stockées sans précaution des tonnes de nitrate d'ammonium, malgré des avertissements répétés aux plus hauts responsables, accusés de négligence. 

Une enquête avait été ouverte au Liban, mais M. Bitar avait dû l'interrompre en janvier 2023, se heurtant à l'hostilité d'une grande partie de la classe politique, notamment du Hezbollah pro-iranien, ainsi qu'à une série de poursuites judiciaires le visant. Il a repris ses investigations début 2025, et interrogé dans ce cadre plusieurs anciens responsables, dont l'ex-Premier ministre Hassane Diab et l'ancien ministre de l'Intérieur, Nohad Machnouk.

La reprise des investigations a coïncidé avec l'élection de Joseph Aoun à la tête de l'Etat et la formation d'un gouvernement dirigé par le réformateur Nawaf Salam, qui se sont tous deux engagés à respecter l'indépendance de la justice. Elle intervient alors que l'influence du Hezbollah s'est affaiblie, après une guerre ouverte avec Israël qui a pris fin le 27 novembre par un cessez-le-feu. Le Hezbollah et son allié, le mouvement Amal, critiquent l'enquête du juge Bitar, qu'ils estiment « politisés » depuis qu'il a lancé des poursuites contre plusieurs responsables relevant d'Amal, notamment les anciens ministres Ali Hassan Khalil et Ghazi Zeaïter. 


Des juges français doivent arriver lundi au Liban dans le cadre de l'enquête sur l'explosion meurtrière au port de Beyrouth en 2020, a indiqué à l'AFP une source judiciaire. Le 4 août 2020, l'une des plus grandes explosions non nucléaires de l'histoire avait dévasté des pans entiers de la capitale libanaise, tuant plus de 220 personnes, et en blessant plus de 6.500.Selon la source judiciaire qui a requis l'anonymat, « deux juges d'instruction français doivent arriver à Beyrouth » pour une visite de trois jours. Mardi, ils rencontreront le juge d'instruction près la cour de justice, Tarek Bitar, chargé de l'enquête, et des responsables judiciaires libanais. Lire aussi L’ex-Premier ministre Hassane Diab entendu par Tarek Bitar : une première au Liban Ces magistrats sont chargés de l'enquête...
commentaires (2)

Espérons qu’ils ne viennent pas saboter ce qui a été déjà installé, prétendant le faire pour le bien de notre pays. Le juge est prié de les remercier pour leur aide au premier signe louche. Ils ont déjà des précédents à leur actif concernant ce même crime.

Sissi zayyat

12 h 32, le 29 avril 2025

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Commentaires (2)

  • Espérons qu’ils ne viennent pas saboter ce qui a été déjà installé, prétendant le faire pour le bien de notre pays. Le juge est prié de les remercier pour leur aide au premier signe louche. Ils ont déjà des précédents à leur actif concernant ce même crime.

    Sissi zayyat

    12 h 32, le 29 avril 2025

  • Et les images satellites?

    Wow

    15 h 15, le 28 avril 2025

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