
Vue sur le port de Beyrouth après la double explosion du 4 août 2020. Photo Matthieu Karam/L’Orient-Le Jour
Une délégation des familles des victimes de l'explosion au port de Beyrouth en août 2020 a été reçue samedi par le ministre de la Justice Adel Nassar en son bureau au ministère, afin d'exprimer l'urgence et l'importance de poursuivre l'enquête « de manière exhaustive et indépendante, loin de toute forme d'ingérence des politiciens ou de leurs porte-paroles rémunérés ».
Dans un communiqué publié à cette occasion, les parents des victimes se félicitent des nominations aux postes judiciaires vacants au sein du Conseil supérieur de la magistrature (CSM) et des chambres d’accusation compétentes pour examiner les appels dans ce dossier épineux.
L’explosion de centaines de tonnes de nitrate d’ammonium au port de Beyrouth, le 4 août 2020, avait tué plus de 220 personnes et blessé plus de 6000 autres. Dans les années qui ont suivi, l’action du juge chargé de l’enquête, Tarek Bitar, a été freinée par de multiples plaintes engagées contre lui par des personnalités mécontentes d’être poursuivies pour une possible implication, mais le magistrat a repris son enquête depuis la formation du dernier gouvernement en février et les nombreuses vacances judiciaires sont en train d’être comblées.
Une délégation d’enquêteurs français est attendue lundi à Beyrouth, et devrait rencontrer le juge Bitar. Cet échange d’informations intervient alors que le magistrat n’a pu jusqu’ici accéder à des éléments d’enquête étrangers, en raison de son interdiction de voyager décrétée par l’ancien procureur Ghassan Oueidate en janvier 2023 et de l’impossibilité d’envoyer des commissions rogatoires à l’international.
Les représentants des familles ont appris que le ministre avait pris les dispositions nécessaires pour que la délégation de juges français se rende au Liban au début de la semaine prochaine, afin d'échanger des informations avec la justice libanaise, en particulier sur les conclusions de l'enquête française. Peu après le 4-Août, la justice française avait présenté trois rapports techniques basés notamment sur l’analyse du sol et sur les images satellites. Selon une source informée, ces images ne se sont toutefois pas révélées utiles à l’enquête.
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