
Des bonbonnes de gaz et un véhicule calcinés, le 20 mars 2025, trois jours après des affrontements entre clans libanais et forces syriennes dans le village libanais de Qasr, près de Hoch el-Sayed Ali, dans le Hermel. Photo Emmanuel Haddad/L'Orient-Le Jour.
Un calme précaire régnait vendredi le long de la frontière libano-syrienne, après une attaque nocturne de drone des forces de sécurité syriennes sur Hoch el-Sayed Ali, village frontalier du nord de la Békaa, selon des informations de notre correspondante dans la région, Sarah Abdallah. L’attaque a fait au moins six blessés parmi les déplacés syriens.
Dans un bref communiqué publié vendredi, l'armée libanaise a précisé qu’un « échange de tirs » a eu lieu jeudi soir dans la région du Hermel, à la frontière entre les deux pays, après que des coups de feu ont été tirés depuis le côté libanais vers le territoire syrien, suite à des désaccords liés à des « activités de contrebande ». Une situation qui a poussé la partie syrienne à riposter, a indiqué l'institution sur son site, précisant avoir arrêté l’auteur de ces tirs, un Libanais, identifié sous les initiales A.A., impliqué dans des activités de contrebande.
Suite à ces tensions, l'armée a déployé des unités dans la zone, mis en place des mesures de sécurité et « intensifié ses contacts avec les autorités syriennes ». D’après notre correspondante, aucune riposte n’a été enregistrée du côté libanais.
Selon la chaîne al-Mayadeen, proche du Hezbollah, le drone piégé aurait été lancé depuis la région rurale de l’ouest de Homs, en Syrie.
« Riposte » à des tirs d'obus
Les autorités syriennes avaient ensuite accusé jeudi soir le Hezbollah d’avoir tiré des obus depuis le Liban, affirmant avoir immédiatement riposté. Citant une source au ministère syrien de la Défense, l’agence de presse syrienne Sana a rapporté que « des miliciens du Hezbollah ont tiré plusieurs obus d’artillerie depuis le territoire libanais en direction de positions de l’armée syrienne dans la région de Qousseir, à l’ouest de Homs ». « Nos forces ont immédiatement riposté en ciblant les sources de tir, après avoir localisé les sites d’où ont été lancés les cinq obus, ajoute Sana. Nous sommes en communication avec l’armée libanaise pour évaluer la situation, et nous avons cessé de viser les sources de tir à l’intérieur du territoire libanais à la demande de l’armée libanaise ». Le Hezbollah n'a pas immédiatement commenté ces accusations.
En février et mars derniers, des affrontements sporadiques avaient déjà opposé des clans chiites, réputés proches du Hezbollah, aux nouvelles autorités syriennes. Fin mars, les ministres libanais et syrien de la Défense s’étaient rencontrés à Djeddah, en Arabie saoudite. Ils avaient alors convenu de renforcer la coordination sécuritaire et militaire le long de leur frontière commune, longue de 330 kilomètres et réputée poreuse, et signé un accord de principe en vue de sa démarcation.
Le 14 avril, le Premier ministre libanais Nawaf Salam s’était rendu à Damas, où il avait rencontré le nouveau dirigeant syrien Ahmad el-Chareh, pour discuter notamment de la sécurité à la frontière.