Des soldats syriens à bord d'un véhicule militaire se dirigeant vers la frontière libano-syrienne, à Qousseir, en Syrie, le 17 mars 2025. Reuters/Karam al-Masri
La tension est montée d’un cran jeudi soir à la frontière libano-syrienne, lorsqu’une attaque de drone contre une ferme située à Hoch el-Sayed Ali, dans le nord de la Békaa, a fait plusieurs blessés. Peu après, les autorités syriennes ont accusé le Hezbollah d’avoir tiré des obus depuis le Liban, affirmant avoir immédiatement riposté.
Selon notre correspondante dans la Békaa, Sarah Abdallah, six personnes ont été blessées dans l’attaque ; il s’agirait de déplacés syriens. L’Agence nationale d’information (Ani, officielle) fait quant à elle état de huit blessés. Le drone piégé aurait été lancé depuis la région rurale de l’ouest de Homs, en Syrie, selon la chaîne al-Mayadeen.
L’agence de presse syrienne Sana a rapporté, en citant une source au ministère syrien de la Défense, que « des miliciens du Hezbollah libanais ont tiré plusieurs obus d’artillerie depuis le territoire libanais en direction de positions de l’armée syrienne dans la région de Qousseir, à l’ouest de Homs ». « Nos forces ont immédiatement riposté en ciblant les sources de tir, après avoir localisé les sites d’où ont été lancés les cinq obus, ajoute Sana. Nous sommes en communication avec l’armée libanaise pour évaluer la situation, et nous avons cessé de viser les sources de tir à l’intérieur du territoire libanais à la demande de l’armée libanaise ».
Contactée par L’Orient-Le Jour, une source au sein de l’armée libanaise a confirmé qu’il y avait bien eu des tirs, mais les a qualifiés de « sans importance ». « La situation s’est rapidement calmée », a-t-elle précisé.
Notre correspondante a également fait état de tirs d’artillerie qui ont visé un point de passage entre Hoch el-Sayed Ali et el-Qasr. Des bâtiments ont subi des dégâts.
En février et mars derniers, des affrontements sporadiques avaient déjà opposé des clans chiites, réputés proches du Hezbollah, aux nouvelles autorités syriennes. Fin mars, les ministres libanais et syrien de la Défense s’étaient rencontrés à Djeddah, en Arabie saoudite. Ils avaient alors convenu de renforcer la coordination sécuritaire et militaire le long de leur frontière commune, longue de 330 kilomètres et réputée poreuse, et signé un accord de principe en vue de sa démarcation.
Le 14 avril, le Premier ministre libanais Nawaf Salam s’était rendu à Damas, où il avait rencontré le nouveau dirigeant syrien Ahmad el-Chareh, pour discuter notamment de la sécurité à la frontière.
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