L’Association libanaise pour la démocratie des élections (LADE) le 25 avril lors du lancement de « l'opération d'observation pour l'année 2025 », à dix jours du début des élections municipales libanaises. Photo publiée sur le compte Facebook de LADE
L’Association libanaise pour la démocratie des élections (LADE) a relevé vendredi « plusieurs violations » lors du dépôt des candidatures pour les élections municipales au Liban qui débutent le 4 mai et se poursuivent jusqu'à la fin du mois prochain. L'organisation a dans ce contexte regretté le « bazar confessionnel et politique » au Parlement jeudi sur la question des élections dans la capitale Beyrouth, dans un communiqué publié sur ses réseaux sociaux, lors du lancement de « l'opération d'observation pour l'année 2025 ». La LADE a expliqué que ces violations seront documentées « dans son premier rapport prévu la semaine prochaine ».
Le dépôt des candidatures, ouvert le 4 avril, s'est clôt le 23 avril à minuit, soit dix jours avant le début du scrutin (qui débutera au Mont-Liban).
Évoquant par ailleurs la situation des « villages du Sud, en particulier ceux situés le long de la frontière, qui subissent une destruction à grande échelle en raison des attaques israéliennes continues depuis plus d’un an et demi », l'association a toutefois appelé à garantir la tenue effective des élections municipales, pour veiller à la « périodicité des élections ».
Les élections municipales doivent se tenir tous les six ans. Ce scrutin, qui s'était tenu pour la dernière fois en 2016, a été reporté d'année en année depuis 2022 par le Parlement en raison de la crise socio-économique, et en 2024 à cause de la guerre contre Israël au Liban-Sud.
La LADE, une ONG fondée en 1996, explique que son rôle s'articulera durant ces élections en « trois phases » : une phase pré-électorale durant laquelle elle publiera quatre rapports, la phase d'élection durant laquelle elle publiera « deux rapports par jour de scrutin » et enfin une phase post-électorale marquée par un « rapport d'observation finale ».
« Bazar confessionnel et politique »
L'association a en outre vertement critiqué la session parlementaire jeudi relative à l’amendement du mode de scrutin à Beyrouth, qui a pris des accents confessionnels, sur fond de préservation de la parité islamo-chrétienne au conseil municipal de la capitale, et des prérogatives du président du conseil municipal et ceux du mohafez.
La LADE a fustigé une « approche persistante du Parlement consistant à traiter les échéances électorales comme des otages de la dernière heure et comme des cartes dans les affrontements politiques », estimant que « les élections devraient constituer un rendez-vous constitutionnel régulier, organisé selon un calendrier clair et fixe ». « Cette approche ne menace pas seulement le bon déroulement de la vie démocratique, mais affaiblit ce qu’il reste de confiance des citoyennes et citoyens dans le processus électoral, et sape le principe d’égalité des chances dans la candidature et le vote » a estimé l'association.
Concernant la formation des listes de candidats qui reflètent souvent les alliances locales, politiques ou familiales, le communiqué rend compte de la « grande incertitude (...) dans de nombreuses localités, où les candidatures demeurent jusqu’à présent individuelles ». « Il est également notable que plusieurs villages s’orientent vers des candidatures par acclamation, sans organiser d’élections », regrette l'ONG.
Afin de contribuer au bon déroulement du scrutin, la LADE a également fait savoir qu'elle relance à compter de vendredi son « application électronique destinée à recevoir les plaintes et signalements pendant les jours de scrutin ».
