Une électrice votant à Beyrouth lors des législatives de 2022. João Sousa/L’Orient-Le Jour
Avec trois ans de retard, le ministère de l’Intérieur a appelé les Libanais à se rendre aux urnes dès le 4 mai pour élire de nouveaux conseils municipaux et moukhtars. Le scrutin, réparti sur quatre dimanches à travers le Liban, avait été reporté d’année en année depuis 2022 par le Parlement en raison de la crise socioéconomique puis, en 2024, de la guerre entre le Hezbollah et Israël au Liban-Sud. À la différence des précédents scrutins, les femmes mariées auront le choix de se présenter aux élections dans leur localité d’origine ou celle de leur mari. À moins d’un mois du coup d’envoi des municipales, L’Orient-Le Jour fait le point sur les conditions que les candidats doivent remplir.
Quels critères pour se présenter ?
Tout citoyen libanais âgé de 25 ans et plus, et jouissant de ses droits civiques, peut se porter candidat aux postes de moukhtar et de membre du conseil municipal. Les hommes peuvent se présenter dans leur localité d’origine, où leur nom doit figurer sur la liste des électeurs ; les femmes dans celle de leur mari ou la leur. Leur demande peut être déposée suite à l’ouverture par le ministère de l’Intérieur du registre d’inscription des candidatures en vue des élections, qui va jusqu’à 10 jours avant le scrutin.
Comment préparer sa candidature ?
La personne souhaitant se présenter aux municipales doit déposer une déclaration de candidature enregistrée auprès du notaire, un extrait d’état civil individuel électronique, un extrait de casier judiciaire qui ne date pas de plus d’un mois, une copie de la liste électorale dans laquelle son nom figure ratifiée par le rapporteur de la commission de décompte des voix. Il doit également verser un montant de 10 millions de livres libanaises (l’équivalent de 112 dollars) auprès du ministère des Finances. Cette somme, qui s’élevait à 500 000 LL, a été revue à la hausse lors de l’adoption du budget 2024 et n’est plus remboursable.
Le candidat doit par la suite déposer son dossier auprès des caïmacamats ou municipalités concernés. Trois jours plus tard, ces derniers lui font savoir si le dossier a été accepté ou refusé. En cas de refus, le candidat peut consulter le Conseil d’État dans un délai d’une semaine. La réponse du Conseil d’État doit être communiquée dans les cinq jours qui suivent, à défaut de quoi la candidature est considérée comme acceptée.
Les noms des candidats acceptés sont par la suite affichés à l’entrée des municipalités concernées.
Deux députés issus de la contestation populaire, Mark Daou et Waddah Sadek, ont présenté une proposition de loi visant à reporter techniquement le scrutin de quelques mois, le temps de faire adopter quelques réformes à la loi électorale, mais celle-ci semble se heurter au veto d’une large frange des protagonistes. À défaut d’un report, les municipales se tiendront le dimanche 4 mai au Mont-Liban. Le dimanche 11 mai, le scrutin se déroulera dans les mohafazats du Liban-Nord et du Akkar. Le 18 mai, à Beyrouth et dans la Békaa. Enfin, le 25 mai, le vote concernera les mohafazats du Liban-Sud.
