Rechercher
Rechercher

Moyen-Orient - Diplomatie

Chareh serait « ouvert à l’idée que la Syrie rejoigne les accords d’Abraham »

Londres lève ses sanctions contre les ministères de la Défense et de l’Intérieur.

Chareh serait « ouvert à l’idée que la Syrie rejoigne les accords d’Abraham »

Le président syrien par intérim Ahmad el-Chareh, lors d’un entretien avec Reuters, à Damas, le 10 mars 2025. Khalil Ashawi/Reuters

Le député républicain au Congrès américain, Cory Mills, a déclaré qu’il prévoyait de présenter au président Donald Trump les résultats de sa visite en Syrie. Il transmettra un message du président syrien Ahmad el-Chareh à son homologue américain, notant que le président syrien est « ouvert à l’idée que la Syrie rejoigne les accords d’Abraham » (les accords de normalisation avec Israël). Cory Mills, membre du Parti républicain, a effectué vendredi et samedi derniers une visite en Syrie, accompagné de Marlin Stutzman, également membre de la formation du président américain. Ils ont rencontré Ahmad el-Chareh lors de cette visite, organisée et financée par « l’Alliance syro-américaine pour la paix et la prospérité ».

Le programme de la visite comprenait des rencontres avec des responsables syriens et des visites à plusieurs sites, notamment le quartier de Jobar, la prison de Saydnaya ainsi que les villes de Saydnaya et Maaloula, majoritairement chrétiennes. Cory Mills a déclaré à l’agence Bloomberg qu’il s’était rendu à Damas dans le cadre d’une mission exploratoire non officielle, organisée par un groupe de Syro-Américains. Il a ajouté qu’il avait tenu des discussions de 90 minutes avec M. Chareh, au cours desquelles il lui a expliqué les attentes des États-Unis concernant les démarches nécessaires pour que l’administration Trump envisage d’alléger ou de lever les sanctions, lesquelles visent toute personne ou entité coopérant avec le gouvernement syrien, à l’exception de l’aide humanitaire. Certaines de ces exigences incluaient le démantèlement de toutes les armes chimiques restantes de l’ère de l’ancien régime de Bachar el-Assad ainsi que la lutte contre les groupes terroristes étrangers présents sur le territoire syrien.

À relire

Syrie : Israël cherche à démembrer pour mieux régner

Il a précisé qu’il informerait Donald Trump et le conseiller américain à la sécurité nationale, Mike Waltz, des résultats de sa visite en Syrie, et qu’il prévoyait également de remettre au président américain un message de son homologue syrien, sans en révéler le contenu.

Des discussions positives

Cory Mills a affirmé que ses discussions avec le président syrien avaient été « positives », révélant également avoir demandé à M. Chareh de détruire toute arme chimique restante datant de l’ancien régime, et de coopérer avec les initiatives de lutte contre le terrorisme, y compris avec des alliés des États-Unis comme l’Irak.

L’élu américain a souligné, lors de son entretien avec l’agence, qu’il était nécessaire pour M. Chareh d’expliquer comment il comptait gérer la présence de combattants étrangers sur le territoire syrien, et de fournir des garanties à Israël, allié des États-Unis, qui ne fait pas confiance au gouvernement syrien et s’oppose à la levée des sanctions. Il est à noter que la Syrie exige toujours le retour du plateau du Golan, que Donald Trump avait reconnu comme territoire israélien en 2019. M. Mills a affirmé que M. Chareh « est ouvert à discuter des préoccupations des États-Unis et lui a dit que la Syrie est intéressée à rejoindre les accords d’Abraham, mais à condition que les circonstances soient favorables ». Il a exprimé un « optimisme prudent » vis-à-vis du gouvernement syrien, tout en souhaitant « maintenir un dialogue ouvert » avec lui, en déclarant : « L’Allemagne et le Japon ont été nos ennemis à une époque, mais nous devons dépasser cela si nous voulons parvenir à la stabilité en Syrie. » Cory Mills a ajouté : « J’ai dit à Chareh, parlons de soldat à soldat. Le passage du champ de bataille au gouvernement est une transition extrêmement difficile. »

C’est la première fois que des membres du Congrès américain rencontrent Ahmad el-Chareh et la nouvelle administration syrienne depuis la chute du régime d’Assad.

Londres lève ses sanctions

Dans ce contexte, le Royaume-Uni a annoncé jeudi avoir levé ses sanctions contre les ministères syriens de l’Intérieur et de la Défense ainsi que contre des agences de renseignements, qui avaient été imposées sous le régime de Bachar el-Assad. Le Royaume-Uni avait début mars déjà levé des sanctions à l’égard de 24 entités syriennes ou liées à la Syrie, dont la banque centrale. Plus de trois cents individus restent toutefois soumis à des gels d’avoirs dans ce cadre, ainsi qu’une quarantaine d’entités, selon le communiqué du Trésor. Le nouveau gouvernement syrien cherche à obtenir une levée des sanctions internationales imposées à l’époque de Bachar el-Assad afin de relancer l’économie syrienne, exsangue après 14 ans de guerre civile. Certains pays souhaitent cependant attendre de voir si les nouvelles autorités vont respecter les droits humains.

Les États-Unis avaient annoncé en janvier un allègement, pour l’instant temporaire, des sanctions pour « ne pas entraver » la fourniture de services essentiels à la population. Mais ils ont dit qu’ils n’assoupliraient pas davantage les sanctions tant qu’ils n’auraient pas constaté des progrès sur des priorités telles que la lutte contre le « terrorisme ».

Les sanctions économiques impactent lourdement le pays où, selon l’ONU, 90 % des Syriens vivent sous le seuil de pauvreté.

La visite des deux élus américains est intervenue alors que les États-Unis ont annoncé vendredi le retrait prochain de Syrie d’environ un millier de soldats américains, déployés dans le pays pour lutter contre les jihadistes.

Source : AFP

Le député républicain au Congrès américain, Cory Mills, a déclaré qu’il prévoyait de présenter au président Donald Trump les résultats de sa visite en Syrie. Il transmettra un message du président syrien Ahmad el-Chareh à son homologue américain, notant que le président syrien est « ouvert à l’idée que la Syrie rejoigne les accords d’Abraham » (les accords de normalisation avec Israël). Cory Mills, membre du Parti républicain, a effectué vendredi et samedi derniers une visite en Syrie, accompagné de Marlin Stutzman, également membre de la formation du président américain. Ils ont rencontré Ahmad el-Chareh lors de cette visite, organisée et financée par « l’Alliance syro-américaine pour la paix et la prospérité ».Le programme de la visite comprenait des rencontres avec des responsables syriens...
commentaires (4)

ce sera deja tres tres bien que la syrie rejoigne les pays du golf et l'accord d'abraham. le liban plus royaliste que tous les rois du monde restera a la traine mais en profitera malgre tout sinon economiquement certainement securitairement

L’acidulé

09 h 48, le 25 avril 2025

Commenter Tous les commentaires

Commentaires (4)

  • ce sera deja tres tres bien que la syrie rejoigne les pays du golf et l'accord d'abraham. le liban plus royaliste que tous les rois du monde restera a la traine mais en profitera malgre tout sinon economiquement certainement securitairement

    L’acidulé

    09 h 48, le 25 avril 2025

  • Bientôt une au toutoute allant du Caire a Istanbul en passant par Jérusalem et Damas je l’avais rêvé ce sera peut-être une réalité plus tôt que prévu et le Liban ne pourra qu’en être l’épicentre. ce qui relèvera son économie avec moins d’aides extérieures Pour que ce soit réalité il faut achever les derniers reliquats Iraniens au Levant

    Liban Libre

    09 h 25, le 25 avril 2025

  • J’espère qu’ils le feront pour leur bien et ça fera peut-être réfléchir les derniers frileux chez nous En tout cas quel pied de nez ce serait à Assad et à l’Iran

    Liban Libre

    09 h 20, le 25 avril 2025

  • On a tendance à l'oublier mais la Syrie et Israël ont failli signer un accord de paix en échange de la restitution du plateau du Golan. Mais, au dernier moment, Hafez Al - Assad a reculé sur l'insistance de l'aile dure syrienne et des Palestiniens qui criaient à la trahison ( pour la seconde fois, après les accords de Camp David et le retour du Sinai à l'Égypte ) Il est grand temps que le Moyen - Orient sorte du cycle infernal des guerres multiples qui ont opposées Israël à ses voisins arabes. Un jour, cette paix arrivera et l'on se demandera pourquoi il aura fallu un siècle pour y arriver !

    Frank Nouma

    01 h 51, le 25 avril 2025

Retour en haut