
Ibrahim Hoteit, frère d'une des victimes de l'explosion dans le port de Beyrouth. Catpure d'écran
Une délégation du Comité des familles des personnes tuées et blessées lors de la double explosion au port de Beyrouth, présidée par Ibrahim Hoteit (réputé proche du Hezbollah), a rencontré jeudi le procureur général, le juge Jamal Hajjar, selon l'Agence nationale de l'information (ANI, officielle). Le comité a exprimé son refus catégorique de tout règlement ou compromis avec l’enquêteur judiciaire en charge de l’affaire du 4 août 2020, Tarek Bitar, exigeant son dessaisissement et menaçant d’un recours à la rue.
La double explosion au port de Beyrouth a eu lieu le 4 août 2020, causée par des centaines de tonnes de nitrate d’ammonium illégalement stockés dans un hangar de la zone portuaire, tuant plus de 220 personnes et en blessant plus de 6000. Les premiers mois après le drame, la solidarité entre les parents des victimes étaient de mise, avant que survienne une division en deux groupes : l’un favorable à l’action du juge Tarek Bitar et l’autre contre, pour des intérêts politiques et partisans.
A l’issue de la réunion avec le procureur, le comité a distribué un tract dans les couloirs du palais de justice de Beyrouth attaquant l’action du juge Bitar et celle du président du Conseil supérieur de la magistrature, le juge Souhail Abboud, et accusant le pouvoir judiciaire de « conspirer contre le sang des martyrs ». Le comité a également exigé que le juge Bitar soit dessaisi de l’affaire menaçant d’un recours à la rue. « Dans ce cas, le juge serait responsable d’une éventuelle effusion de sang et de nouvelles tensions », lit-on dans le tract.
Plusieurs personnalités proches du Hezbollah ont été convoquées par le juge Bitar et avaient jusque-là refusé de comparaître. Après de nombreux mois où son action avait été paralysée par des recours à répétition, le juge a repris ses interrogatoires il y a plusieurs semaines et a entendu des fonctionnaires et employés liés au port ainsi que des ex-responsables sécuritaires, comme l'ancien directeur de la Sûreté générale, Abbas Ibrahim. Il a également interrogé vendredi dernier l'ex-ministre de l'Intérieur Nouhad Machnouk et doit faire de même vendredi avec l'ancien Premier ministre Hassane Diab.
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