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Société - Disparition

Un « ami » qui a œuvré pour le dialogue islamo-chrétien : le Liban salue la mémoire du pape François

 « Nous n'oublierons jamais ses appels répétés à protéger le Liban et à préserver son identité et sa diversité », a écrit le président Joseph Aoun.

Le pape François tenant d'une main le drapeau du Liban, apporté à l'audience générale par un jeune prêtre maronite, le 2 septembre 2020 au Vatican. Photo tirée du site du Vatican

Le mémoire du pape François, décédé lundi matin au Vatican, a été saluée d'une même voix au Liban, par les responsables et dirigeants politiques ainsi que par des dignitaires, qui ont notamment relevé sa solidarité et son attachement au pays du Cèdre, son humanisme et son intérêt pour faire avancer le dialogue islamo-chrétien. Trois jours de deuil national ont été décrétés.

Le drapeau libanais en berne au Palais présidentiel à Baabda. Photo X/Présidence libanaise.

Premier à rendre hommage au souverain pontife, le président Joseph Aoun a déploré la perte pour le Liban d'un « ami cher ». « Au Liban, pays de la diversité, nous ressentons la perte d'un ami cher et d'un soutien fort, car le pape a toujours porté le Liban dans son cœur et dans ses prières, et a toujours appelé le monde à soutenir le Liban dans sa situation difficile », a écrit M. Aoun sur X. « Nous n'oublierons jamais ses appels répétés à protéger le Liban et à préserver son identité et sa diversité », a-t-il poursuivi. Il a également souligné que le pape « était une voix forte pour la justice et la paix, un champion des pauvres et des marginalisés, et un défenseur du dialogue entre les religions et les cultures ». Il a adressé ses condoléances au Saint-Siège, à l'Église catholique dans le monde entier et à tous les croyants qui ont aimé le pape François et ont été influencés par son noble message. « Nous nous souviendrons avec respect et reconnaissance des nobles positions humanitaires du pape et nous nous engageons à suivre son exemple en promouvant les valeurs du dialogue et de la tolérance et en construisant un monde où règnent la paix, l'amour et la justice », a-t-il ajouté.

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Le pape François est mort lundi matin au Vatican à l'âge de 88 ans. A l'occasion des célébrations de Pâques, il était apparu dimanche très affaibli mais s'était offert un bain de foule en papamobile au milieu de milliers de fidèles sur la place Saint-Pierre. Bien qu'il n'ait jamais eu l'occasion de se rendre au Liban, le pape a porté tout au long de son pontificat une attention particulière au pays du Cèdre.

« Son cœur était avec la Palestine et le Liban »

Le chef du gouvernement Nawaf Salam a estimé qu'« avec la disparition du pape François, le Liban perd un soutien solide et le monde perd un homme d'amour et de paix, un champion des pauvres et des marginaux, connu pour son humilité et sa proximité avec les gens ». Le pape « a toujours soutenu le Liban, a toujours prié pour lui et voulait le visiter », a poursuivi M. Salam.

De son côté, le chef du Parlement Nabih Berry a souligné qu' « à un moment où l'humanité a cruellement besoin de la parole qui unit, nous perdons un personnage qui n'a jamais dit autre chose que la vérité. Le pape François nous a quittés alors que ses yeux, son cœur et toutes ses blessures étaient avec la Palestine, avec le Liban et avec tous les peuples souffrants de la terre ».

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Le Hezbollah a rendu hommage à un pape qui « croyait à la paix et avait appelé à bouder les conflits ». « Il a travaillé avec foi à bâtir des ponts entre les religions, les civilisations et les peuples pour rétablir le dialogue, la compréhension et la justice », indique le parti chiite dans un communiqué. « Ses prises de position appelant à mettre un terme aux agressions israéliennes à Gaza, jusqu'aux derniers moments de sa vie, la dénonciation des massacres commis en Palestine, les appels à octroyer des aides humanitaires et à reconnaître officiellement l'Etat de Palestine, son soutien au Liban et sa condamnation de l'agression israélienne qui l'a touché, montrent à quel point il était attaché aux valeurs humaines », poursuit le texte.

Appel à arrêter la guerre à Gaza

Le ministre de l'Information Paul Morcos a souligné que le pape était « un ami du Liban qui aimait son peuple et défendait de sa cause pour préserver sa mission de coexistence ». « Nous sommes profondément attristés par la disparition du pape François. Comment ne pas s’attrister alors qu’il a pratiqué l'ascétisme dans sa vie quotidienne, remis la justice sociale au centre des préoccupations de l'Église, ouvert un dialogue profond avec les musulmans, et ses dernières paroles ont été un appel à arrêter la guerre à Gaza ? », a réagi le ministre de la Culture Ghassan Salamé.

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De son côté, le chef du parti Kataëb Samy Gemayel a salué la mémoire du pape François, « un homme de paix, de justice et d'humanité. « Nous rappelons ses prises de position en faveur du Liban et ses prières constantes pour son peuple », a-t-il ajouté. Le chef des Forces libanaises, Samir Geagea, a espéré sur X, avec une photo du pape tenant le drapeau libanais, que la vie du pape « reste une flamme d'espoir et de résurrection pour toutes les générations, de par le monde ».

Le chef du Courant patriotique, Gebran Bassil, a rendu hommage au pape François en citant ses propres mots : « Être heureux, c’est trouver la force dans le pardon, l’espoir dans les batailles, la sécurité dans les moments de peur », a-t-il écrit sur X avant d’ajouter : « C’est avec ces paroles que le pape François s’est adressé hier à l’humanité (...). Aujourd’hui, il a rendu son dernier souffle, laissant un héritage d’amour et de dialogue. »

L’ancien chef du Parti socialiste progressiste, Walid Joumblatt, a salué la mémoire du pape François, estimant que sa disparition constituait « une perte immense pour l’humanité tout entière ». Il a souligné que le souverain pontife avait été « un défenseur indéfectible des pauvres et des opprimés, et un fervent artisan du dialogue comme voie de règlement des conflits ». « Le pape François s’est distingué par ses positions profondément humaines et ses appels constants au dialogue, a déclaré M. Joumblatt. Il n’a jamais cessé de plaider en faveur des plus vulnérables et de ceux frappés par l’injustice. »

Le ministre libanais des Affaires étrangères, Joe Raggi, a contacté pour sa part le nonce apostolique au Liban Paolo Borgia pour lui présenter ses condoléances. M. Raggi a exprimé « la profonde tristesse du Liban et du monde entier face à la disparition d’une personnalité exceptionnelle ». Il a décrit le pape François comme « un homme de paix et d’humilité, le pape des pauvres, qui s’est toujours détourné des apparences mondaines au cours de ses treize années à la tête de l’Église catholique ». « Le Liban a toujours occupé une place particulière dans son cœur et ses prières », a-t-il ajouté.

Un protecteur et un ami

L'ex-Premier ministre Saad Hariri a également déploré la disparition du souverain pontife. « Le monde a perdu aujourd'hui un visage paternel tolérant qui a défendu les pauvres, la paix et la justice et a humanisé davantage l'Église. Nous avons perdu le pape François, que j'ai connu personnellement et dont j'ai expérimenté l'humanité, l'humilité et la compassion envers le Liban et les Libanais », a-t-il écrit sur X. Nagib Mikati, également ancien président du Conseil des ministres, a estimé que « le Liban, en particulier, a perdu un protecteur et un ami qui a toujours exprimé son soutien au Liban, à sa mission et à l'unité de son peuple, et qui a déployé de nombreux efforts pour préserver le Liban et trouver des solutions appropriées à ses crises ». « Les rencontres répétées que j'ai eues avec lui m'ont permis de mesurer son attachement à la mission du Liban », a-t-il ajouté.

Le cheikh akl Sami Abi el-Mona, chef spirituel de la communauté druze, s'est « remémoré les nombreuses prises de position du défunt qui ont témoigné de son amour pour le Liban et son peuple » et le fait qu'il a « œuvré à construire des ponts entre les peuples ». Le mufti jaafarite (chiite) Ahmad Kabalan a, lui, souligné que François a « appelé à un rapprochement étroit entre les religions comme base de la voix de l’éternité et de la justice divine » et dénoncé « l'injustice ».

L'ouléma chiite Ali Fadlallah a, lui, salué les positions du pape « appelant à la cessation des guerres et des violations continues des droits de l'homme, en particulier par l'ennemi israélien, et ses appels continus à arrêter la guerre contre Gaza ». « Nous devrions tous œuvrer à la préservation du processus de dialogue islamo-chrétien, dont le Liban est l'exemple le plus marquant en Orient et la terre qui peut transmettre ses nobles significations à l'Occident et à tous les coins du monde », a-t-il ajouté.

Le mémoire du pape François, décédé lundi matin au Vatican, a été saluée d'une même voix au Liban, par les responsables et dirigeants politiques ainsi que par des dignitaires, qui ont notamment relevé sa solidarité et son attachement au pays du Cèdre, son humanisme et son intérêt pour faire avancer le dialogue islamo-chrétien. Trois jours de deuil national ont été décrétés.Le drapeau libanais en berne au Palais présidentiel à Baabda. Photo X/Présidence libanaise. Premier à rendre hommage au souverain pontife, le président Joseph Aoun a déploré la perte pour le Liban d'un « ami cher ». « Au Liban, pays de la diversité, nous ressentons la perte d'un ami cher et d'un soutien fort, car le pape a toujours porté le Liban dans son cœur et dans ses prières, et a toujours appelé le monde à soutenir le Liban...
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