Le président libanais Joseph Aoun a affirmé, jeudi, avoir demandé au Qatar « d’augmenter ses investissements au Liban », lors de sa visite cette semaine dans l'Émirat, alors que le Liban tente de se remettre d'une grave crise économique depuis 2019 et d'une guerre entre le Hezbollah à Israël, rapporte l'Agence nationale d'information (ANI, officielle).

Une délégation qatarie se rendra la semaine prochaine à Beyrouth pour discuter du dossier de l’électricité, a révélé le chef de l'État, qui a aussi invité le Qatar à « accélérer les opérations de forage gazier ». M. Aoun a également indiqué que sa rencontre avec l’émir du Qatar, Cheikh Tamim ben Hamad al-Thani, était « fructueuse et excellente » et que l'émirat avait « la volonté du Qatar de soutenir l’institution militaire » libanaise. 

M. Aoun a également rappelé le fait que « les pays soutenant le Liban se concentrent sur les réformes » et saluent l’adoption par le gouvernement d'un « projet de loi sur la réforme du secteur bancaire, qu’il a signé et transmis au Parlement ». 

Samedi, le Conseil des ministres a adopté le projet de loi sur la restructuration bancaire au Liban, alors que les banques continuent d'imposer des restrictions illégales sur les dépôts dans le sillage de la crise économique. Le gouvernement a récemment adressé une nouvelle demande d’assistance financière au Fonds monétaire international (FMI), qui s’attend à l’adoption rapide du projet de loi. Le FMI souhaite également que le Parlement adopte la réforme du secret bancaire, déjà approuvée par l'exécutif, afin que celui-ci ne constitue plus un obstacle à la restructuration du secteur.

La semaine dernière, la ministre qatarie de l'Éducation, cheikha Loulwa bint Rachid al-Khater, s'était rendue à Beyrouth et avait déclaré que son pays était « déterminé à coopérer » avec le Liban et à le soutenir après la guerre dévastatrice entre le Hezbollah et Israël.

Doha s'est régulièrement positionné comme un partenaire fiable du Liban, notamment en devenant l'un des principaux soutiens de l'armée libanaise, ou en apportant une aide financière directe et rapide en cas de crise, comme après la double explosion au port de Beyrouth le 4 août 2020.