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Sit-in des enseignants du service public devant le ministère de l'Éducation, après deux jours de grève


Sit-in des enseignants du service public devant le ministère de l'Éducation, après deux jours de grève

Des enseignants du secteur public manifestant devant le ministère de l'Éducation, à Beyrouth, le 17 avril 2025. Photo ANI

Les enseignants contractuels de l’enseignement de public ont organisé jeudi un sit-in devant le ministère de l’Éducation pour protester contre la suppression du forfait de productivité de 375 dollars par mois durant la période estivale. Cette aide permet aux enseignants du secteur public de toucher un revenu minimal durant les vacances d'été, période durant laquelle ils ne perçoivent aucun salaire.

Cette décision, prise par la ministre de l’Éducation Rima Karamé en concertation avec le gouvernement, a été vécue comme une « trahison » par les enseignants, venus de plusieurs régions du Liban pour protester devant le ministère, à Beyrouth, après avoir observé « deux jours de grève préventive » au préalable.

La présidente de la commission active des enseignants du secteur public, Nesrine Chahine, s'est exprimée pour dénoncer cette politique qu’elle juge « destructrice ». « Nous sommes venus aujourd’hui pour défendre la dignité de l’école publique, de ses enseignants, de ses élèves et de leurs familles. Nous sommes venus dire que le silence, la soumission et l’humiliation ne seront plus notre réponse », a-t-elle dénoncé. Et d’ajouter : « Ceux qui coulent le secteur éducatif ne peuvent pas prétendre sauver le pays. Comment peut-on parler de réforme en prenant l’argent dans les poches les plus pauvres ? », avant d'annoncer une poursuite de la grève de deux semaines.

« Pas une livre n'est entrée dans nos poches »

Face à cette situation, les enseignants dénoncent également le non-versement de leurs salaires malgré l’augmentation annoncée du taux horaire à 8,2 dollars. « Jusqu’à présent, pas une livre libanaise n’est entrée dans la poche des enseignants. On nous parle de crédits, mais rien ne nous parvient. Nous travaillons, nous enseignons, et nous sommes toujours sans ressources », a poursuivi Nesrine Chahine.

Les revendications portées sont nombreuses et s’inscrivent dans une volonté de réformer structurellement le statut des enseignants contractuels. Les enseignants réclament ainsi en priorité le rétablissement immédiat du forfait estival sous forme d’aide sociale, supprimé sans préavis. Ils demandent également une loi de titularisation ou de contractualisation à plein temps, pour mettre fin à la précarité chronique qui « mine le moral et la stabilité de milliers d’enseignants ».

Par ailleurs, ils appellent à une révision équitable de la grille des salaires, notamment en réduisant l’écart entre les enseignants du primaire et du secondaire, ainsi qu’au paiement intégral des heures de surveillance, aujourd’hui rémunérées à moitié. Ils exigent également le versement immédiat de la prime de 90 dollars promise à 3 000 enseignants pour l’année scolaire 2020-2021, mais jamais honorée.

Enfin, les enseignants insistent sur la nécessité de compenser les jours d’interruption forcée dus à des événements indépendants de leur volonté, en appliquant le principe du contrat complet qui garantit un minimum de stabilité. « Nous nous battons pour que notre conscience reste vivante, pour que notre humanité et notre dignité survivent », a conclu Mme Chahine, affirmant que la grève se poursuivra tant que leurs droits ne seront pas rétablis.

Les enseignants contractuels de l’enseignement de public ont organisé jeudi un sit-in devant le ministère de l’Éducation pour protester contre la suppression du forfait de productivité de 375 dollars par mois durant la période estivale. Cette aide permet aux enseignants du secteur public de toucher un revenu minimal durant les vacances d'été, période durant laquelle ils ne perçoivent aucun salaire.Cette décision, prise par la ministre de l’Éducation Rima Karamé en concertation avec le gouvernement, a été vécue comme une « trahison » par les enseignants, venus de plusieurs régions du Liban pour protester devant le ministère, à Beyrouth, après avoir observé « deux jours de grève préventive » au préalable.La présidente de la commission active des enseignants du secteur public, Nesrine Chahine,...