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Dernières Infos - Croix-Rouge

Si l'humanitaire doit se réformer, les États doivent agir pour régler les conflits

Les drapeaux de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, au-dessus de l'entrée du musée de l'ONG, à Genève, le 14 janvier 2025. Fabrice COFFRINI / AFP

Si les acteurs de l'humanitaire doivent « faire mieux avec moins » il revient aussi aux États de résoudre les conflits, plus nombreux et plus longs, a souligné jeudi le directeur général du Comité international de la Croix-Rouge.

Dans un contexte de baisse des financements, et pas seulement à cause de désengagement massif de l'administration Trump, « il est tout à fait légitime que l'humanitaire soit questionné sur son action. (...) On peut nous dire de faire mieux avec moins », reconnaît Pierre Krähenbühl dans un entretien au quotidien suisse Le Temps. « Mais les États doivent aussi être cohérents. Dans des conflits qui s'éternisent, ils ont tendance à s'accommoder du fait qu'ils durent et que l'humanitaire est de toute façon là », rappelle le Suisse, qui a pris son poste il y a un an, avec pour mission de réformer une institution frappée d'une grave crise financière.

« On a surtout besoin que les États cherchent à résoudre les conflits en question. Il faut changer une partie du système, qui s'est trop reposé sur les humanitaires. Une action politique plus marquée devient plus nécessaire que jamais. Il est regrettable de constater que certains voient le dialogue et la médiation comme un signe de faiblesse », affirme-t-il. « La nonchalance avec laquelle l'être humain entre en guerre pour dire plus tard +plus jamais ça+ est très troublante », ajoute-t-il.

Il s'inquiète aussi de l'impact de la baisse brutale des financements annoncés par l'administration Trump sur ce qu'on appelle la « Genève internationale » -où se trouve le siège européen de l'ONU- et de ses dizaines d'organisations internationales et d'ONG. « Oui, tout le monde est très inquiet. Les coupes effectuées dans la Genève internationale sont une blessure collective », dit-il.

De nombreuses agences de l'ONU par exemple ont été forcées de supprimer des milliers d'emplois dans le monde, et aussi à Genève, que ce soit l'Organisation pour la migration, le Haut-Commissariat aux réfugiés ou l'Organisation mondiale de la santé. Elles doivent réduire la voilure et revoir leurs ambitions à la baisse. Une transition douloureuse par laquelle le CICR a déjà été forcé de passer en 2023-2024: le budget est passé de 2,8 à 2,1 milliards de francs, 4.500 postes ont été supprimés et les missions ont été resserrées.

« Les États-Unis ne sont pas les seuls à avoir procédé à des coupes. Plusieurs États européens font de même, précisant qu'ils doivent prioriser les questions de défense nationale et se réarmer, réduisant leur soutien à l'humanitaire. Avec la multiplication des conflits et un désengagement partiel de certains donateurs, l'humanitaire est confronté à une situation particulièrement critique », souligne M. Krähenbühl.


Si les acteurs de l'humanitaire doivent « faire mieux avec moins » il revient aussi aux États de résoudre les conflits, plus nombreux et plus longs, a souligné jeudi le directeur général du Comité international de la Croix-Rouge.Dans un contexte de baisse des financements, et pas seulement à cause de désengagement massif de l'administration Trump, « il est tout à fait légitime que l'humanitaire soit questionné sur son action. (...) On peut nous dire de faire mieux avec moins », reconnaît Pierre Krähenbühl dans un entretien au quotidien suisse Le Temps. « Mais les États doivent aussi être cohérents. Dans des conflits qui s'éternisent, ils ont tendance à s'accommoder du fait qu'ils durent et que l'humanitaire est de toute façon là », rappelle le Suisse, qui a pris son poste il y a un an, avec pour...