Manifestation de soutien à l’armée fédérale éthiopienne, le 6 septembre 2021, à Addis-Abeba. Amanuel Sileshi/AFP
Au moins sept journalistes d'un média privé en Ethiopie sont en détention depuis fin mars dans une enquête pour terrorisme, a dénoncé tard mercredi le Committee to Protect Journalists (CPJ), qui a demandé l'abandon des poursuites.
Les journalistes ont été arrêtés après la diffusion d'un programme sur la chaîne Ethiopian Broadcasting Service (EBS), dans lequel une femme « affirmait avoir été enlevée et violée par des hommes en tenue militaire alors qu'elle était étudiante en 2020 », a affirmé l'ONG dans un communiqué. Elle est ensuite revenue sur ses propos sur une chaîne publique. Le fondateur d'EBS a « présenté ses excuses » et déclaré avoir « découvert que les allégations étaient fabriquées après la diffusion de l'émission ».
Selon des documents judiciaires consultés par le CPJ, les journalistes sont accusés « d'inciter au conflit », de « menacer l'ordre constitutionnel » en vue de « renverser le gouvernement » en coordination avec des milices de la région Amhara, la deuxième plus peuplée du pays. Les journalistes, ainsi que la femme qui avait porté les accusations, ont été placés en détention provisoire le temps de l'enquête, pendant 14 jours.
« Arrêter des journalistes pour des accusations de terrorisme constitue une réponse disproportionnée aux inquiétudes concernant les manquements à l'éthique journalistique, d'autant plus qu'EBS a déjà fait l'objet de sanctions réglementaires », a assuré Muthoki Mumo, coordinateur du programme Afrique du CPJ.
Les autorités d'Ethiopie, géant d'Afrique de l'Est de quelque 130 millions d'habitants, sont régulièrement critiquées par les ONG de défense des droits humains pour la répression des voix dissidentes. Le pays pointe au 141e rang sur 180 dans le classement établi en 2024 par Reporters sans frontières (RSF), qui évoque une « autocensure largement répandue », tout en notant un système plus « ouvert et pluraliste » que sous le régime précédent.
Le Premier ministre Abiy Ahmed, arrivé au pouvoir en 2018 et qui a obtenu l'année suivante le prix Nobel de la paix, a vu son aura palir lors de la guerre dans la région septentrionale du Tigré. Ce conflit, l'un des plus meurtriers de ces dernières décennies, qui a opposé entre novembre 2020 et novembre 2022 les rebelles tigréens aux forces fédérales, a fait au moins 600.000 morts.
Au moins sept journalistes d'un média privé en Ethiopie sont en détention depuis fin mars dans une enquête pour terrorisme, a dénoncé tard mercredi le Committee to Protect Journalists (CPJ), qui a demandé l'abandon des poursuites.Les journalistes ont été arrêtés après la diffusion d'un programme sur la chaîne Ethiopian Broadcasting Service (EBS), dans lequel une femme « affirmait avoir été enlevée et violée par des hommes en tenue militaire alors qu'elle était étudiante en 2020 », a affirmé l'ONG dans un communiqué. Elle est ensuite revenue sur ses propos sur une chaîne publique. Le fondateur d'EBS a « présenté ses excuses » et déclaré avoir « découvert que les allégations étaient fabriquées après la diffusion de l'émission ».Selon des documents judiciaires consultés par le CPJ, les...
Les plus commentés
Municipales : derrière les percées FL, des alliances parfois contre nature
Le Liban doit « apprendre de Chareh » : cette phrase pleine de sous-entendus d’Ortagus
Majd Harb, rival potentiel de Gebran Bassil ?