
Signature de l'accord entre le ministère de l'Agriculture et la Société pour la protection de la nature, pour lutter contre la chasse illégale au Liban, le 3 avril 2025. Photo ANI
Le ministère de l'Agriculture et la Société pour la protection de la nature au Liban (SPNL) ont signé un protocole d’accord visant à renforcer la lutte contre la chasse illégale et le trafic de faune au Liban, rapporte jeudi l'Agence nationale d'information (ANI, officielle).
Conclu en présence du ministre de l'Agriculture, Nizar Hani, et de plusieurs acteurs nationaux et internationaux, cet accord prévoit la création de zones de chasse responsable, le renforcement de l’application des lois environnementales et une collaboration accrue avec les forces de sécurité pour protéger la biodiversité.
« Le ministère de l'Agriculture joue un rôle essentiel dans la préservation de l’environnement, en assurant la gestion des forêts situées en dehors des zones protégées et en régulant la pêche, qui souffre elle aussi de pratiques excessives, bien que moins visibles », a déclaré le ministre.
De son côté, le président du Centre de la chasse durable au Moyen-Orient (MESHC), Adonis Khatib, a souligné la nécessité d’« impliquer les chasseurs dans la préservation de la nature », en les transformant en acteurs du changement plutôt qu’en sources du problème.
Création de zones de chasse responsable
L’accord prévoit également la création de « zones spécifiques de chasse responsable », définies sur des bases scientifiques. Ces zones garantiront la protection des espèces tout en préservant les moyens de subsistance des chasseurs locaux. Le directeur général de la SPNL, Asaad Serhal, a insisté sur l’importance d’un cadre réglementé permettant une « cohabitation entre les activités de chasse et la préservation de la biodiversité ».
Le ministre Hani a rappelé que le Liban est signataire de plusieurs conventions internationales, dont « l’Accord sur les oiseaux migrateurs et la Convention sur la biodiversité ». « Nous espérons qu’un jour, les organisations internationales ne viendront plus au Liban pour constater le massacre des oiseaux migrateurs, mais pour célébrer leur passage en toute sécurité au-dessus de notre territoire », a-t-il dit, insistant sur l'importance de renforcer l’application des lois et de mettre en place « un classement national des espèces menacées » afin de mieux les protéger.
M. Hani a également mis en avant les efforts du ministère pour préserver les ressources halieutiques, notamment les stocks de poissons, qui constituent une source de revenus pour plus de 100.000 familles libanaises. La protection des zones marines et l’application stricte du cadre légal régissant la pêche figurent parmi les priorités du ministère.
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