
Le campus de l'Université Harvard, le 22 avril, à Cambridge (Massachusetts). Maddie Meyer/AFP
Le Centre d'études du Moyen-Orient de l'Université de Harvard a annoncé le départ de deux de ses principaux dirigeants, selon des informations rapportées par le New York Times.
Cemal Kafadar, directeur du département et professeur d'études turques, et Rosie Bsheer, directrice adjointe et historienne du Moyen-Orient, ont en effet annoncé qu'ils quitteront leurs fonctions à la fin de l'année universitaire. Bien qu'aucun d'eux n'ait publiquement commenté leur départ, plusieurs membres du corps professoral estiment qu'ils ont été poussé vers la sortie dans un climat de pression politique accrue.
Remise en cause de l'autonomie des universités
Depuis plusieurs mois, Harvard fait l'objet de vives critiques concernant sa gestion des accusations d'antisémitisme sur le campus. L'administration du président Donald Trump et plusieurs membres du Parti républicain ont exercé une pression croissante sur l'université, exigeant un engagement plus marqué en faveur de la « diversité des points de vue », en particulier en ce qui concerne le Moyen-Orient.
Dans ce contexte, Hopi Hoekstra, doyenne de la Faculté des arts et des sciences, a demandé aux responsables des différents centres universitaires de proposer des réformes garantissant un plus grand pluralisme intellectuel et une meilleure gestion des débats sensibles.
La section de Harvard de l'American Association of University Professors a condamné « la révocation brutale » des dirigeants du Centre d'études du Moyen-Orient, estimant que cette décision relevait d'une « tentative honteuse d'échapper à la pression de l'administration Trump » de la part de la direction de l'établissement. L'organisation dénonce une « capitulation » face aux « acteurs de mauvaise foi cherchant à faire taire les discours avec lesquels ils sont en désaccord ».
Asli Bali, présidente de la Middle East Studies Association, a également commenté cette décision en estimant que cette intervention de l'administration américaine dans la gouvernance universitaire pourrait marquer « le déclin des programmes d'études sur le Moyen-Orient » aux États-Unis. Elle juge cette situation « sans précédent », notant que la remise en cause de l'autonomie des universités est une « menace directe pour la liberté académique ».
Récentes évictions à Columbia
Théâtre de manifestations estudiantines pro-palestiniennes depuis le début de l'offensive israélienne dans la bande de Gaza, l'Université de Harvard a été accusée par certains anciens étudiants et donateurs d'avoir adopté un parti pris « anti-israélien » dans la gestion de ses programmes d'études du Moyen-Orient. James Chisholm, porte-parole de la Faculté des arts et des sciences, a refusé de commenter les départs de Cemal Kafadar et Rosie Bsheer, invoquant la nature confidentielle des questions de personnel.
Cette affaire qui frappe la prestigieuse université du Massachusetts n'est pas la première du genre depuis le retour de Donald Trump à la présidence. Récemment, l'Université Columbia a accepté de placer son département des études du Moyen-Orient, de l'Asie du Sud et de l'Afrique, ainsi que son Centre d'études palestiniennes, sous la surveillance d'un administrateur nommé par la Maison-Blanche. Cette décision a été vivement critiquée par les universitaires, qui dénoncent une atteinte à l'autonomie des centres d'études.
C'est le sionisme qui dirige les USA! Pas étonnant!
05 h 08, le 30 mars 2025