Avec l’approche des célébrations du Fitr marquant la fin du mois de ramadan, le ministère de l’Économie et du Commerce vient de publier son quatrième « indice fattouche » de ce mois. Cet indicateur est publié depuis 2012 de façon hebdomadaire, dans l’objectif de donner une idée de l’évolution des prix à la consommation durant ce mois, alors que les prix de certaines denrées alimentaires peuvent augmenter compte tenu de la demande accrue des consommateurs.

L’indice fattouche mesure précisément l’évolution du coût de fabrication d’un bol de 360 grammes d’une salade du même nom, à travers l’évolution des prix de ses 14 composantes, avant et durant le mois de ramadan. Ces ingrédients sont : l'ail, le citron, les concombres, l'huile d’olive, la laitue, la menthe, l'oignon, le pain, le persil, le pourpier, le radis, le sel, le sumac et la tomate. Le prix d’un tel plat est calculé en fonction d’une moyenne pondérée basée sur les prix et les quantités des ingrédients nécessaires pour le cuisiner.

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Cette année, alors que le pays est toujours en crise et que l’inflation reste à deux chiffres en rythme annuel, le constat est sans équivoque. Alors qu’un plat fattouche coûtait en moyenne 53 773 livres libanaises à préparer en février, il coûtait 62 623 livres lors de la première semaine de ramadan (soit une augmentation de 16,5 % par rapport à la moyenne de février) ; 64 621 livres lors de la seconde (+20,2 % par rapport à février) ; 59 798 livres lors de la troisième (+11,2 %) ; et 58 172 livres lors de la quatrième (+8,2 %).

Signe que l'augmentation de cette année est exceptionnelle, ce même plat coûtait en moyenne 52 683 livres à préparer il y a un an, avant le ramadan. Par la suite, il coûtait 54 518 livres lors de la première semaine du jeûne (+3,5 % par rapport à la moyenne du mois précédent) ; 53 140 livres lors de la seconde (+0,9 %) ; 52 660 livres pendant la troisième (-0,04 %) ; et 51 522 livres pendant la quatrième (-2,2 %).

La très forte augmentation de cette année est principalement due à « deux facteurs », selon Mohammad Abou Haïdar, directeur général du ministère de l'Économie. En premier, c'est « le résultat de l'importante vague de froid qui a frappé le Liban à la mi-février, endommageant une partie significative des fruits et légumes » qui sont plantés dans les différentes régions libanaises, dont notamment la Békaa. Deuxièmement, cela a aussi été causé par l'offensive israélienne, le 8 octobre 2023, et qui a progressivement « détruit 30 à 35 % des terres agricoles dans le Sud », explique-t-il. Deux facteurs qui ont donc « réduit l'offre de légumes disponibles sur le marché local, alors que la demande augmente de façon significative durant le mois de ramadan », poursuit Mohammad Abou Haïdar. 

En outre, les derniers chiffres de l’Administration centrale des statistiques montrent que l’indice des prix à la consommation a progressé de 0,66 % en rythme mensuel en février et de 15,64 % en rythme annuel, alors que les prix de l’alimentaire et des boissons non-alcoolisées faisaient partie des catégories dont les prix ont le plus augmenté : +1,30 % en rythme mensuel et +20,50 % en rythme annuel.