
Le mufti de la République, Abdellatif Deriane, et le Premier ministre Nawaf Salam, à Dar el-Fatwa, le 3 mars 2025. Photo ANI
Le mufti de la République, Abdel Latif Deriane, a affirmé que le retour à une paix durable au Liban-Sud passait par l’application des résolutions de l’ONU, qui imposent notamment le désarmement des milices et le déploiement de l’armée libanaise dans toute cette partie du pays dévastée par les combats entre Israël et le Hezbollah en 2023/24.
« Il ne peut y avoir de paix et de stabilité dans le sud du Liban sans l’application des résolutions internationales », a estimé le dignitaire religieux sunnite dans une lettre adressée aux Libanais depuis la Mecque, à deux jours de la fête du Fitr qui marque la fin du mois du ramadan. « En tête des priorités figure la question du désarmement, que la communauté internationale exige de résoudre en confiant exclusivement l’autorité et les armes à l’État. Nous pouvons ainsi dépasser le confessionnalisme politique. Tout cela est réalisable si nous avons confiance dans notre État », a-t-il écrit.
La publication de la lettre du mufti par l’Agence nationale d’information (ANI, officielle) coïncide avec les premières frappes israéliennes sur la banlieue sud de Beyrouth depuis la trêve entrée en vigueur le 27 novembre dernier et que les deux belligérants ont violée à plusieurs reprises. Ces frappes ont été menées en réponse à des tirs de deux roquettes depuis le Liban vers le nord d’Israël, non revendiquées dans les heures qui ont suivi.
« Ô musulmans, ô Libanais, je vous invite à retrouver confiance en votre pays et en vos autorités (...). Après des années d’obstacles et de revers, nous avons retrouvé la raison. Il est temps de tourner la page des guerres et des échecs passés et de soutenir nos autorités élues, qui s’engagent sur trois grandes priorités : mettre fin aux conflits dans le Sud, entreprendre une vaste réforme financière et économique et restaurer des relations solides avec les pays arabes et la communauté internationale », a encore déclaré le mufti.
Il a également appelé à « dépasser les tensions et l’immobilisme politique » pour faire avancer les réformes dans le pays, qui vient d’entamer un nouveau cycle de discussions avec le Fonds monétaire international dans le but de souscrire à un programme d’assistance financière visant à le sortir de la crise qui a éclaté fin 2019.
« Il n’y aura pas de sortie de crise tant que nous n’aurons pas restauré la confiance avec notre environnement régional et international », a-t-il encore dit. Le mufti a enfin appelé à sortir du « confessionnalisme destructeur » dans le partage des fonctions administratives, à « restaurer l’indépendance, l’intégrité et l’efficacité du système judiciaire » et à ne « pas revenir aux débats sur les prérogatives, Taëf ou la Constitution ».
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