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Lifestyle - Concert

Ghassan Yammine : Forever Aznavour

L’artiste libanais sera en concert au Casino du Liban les 4 et 5 avril, le temps d’un hommage très personnel au mythique chanteur français d'origine arménienne.

Ghassan Yammine : Forever Aznavour

Ghassan Yammine sur scène. Photo DR

Enfant, il l'écoutait déjà avec ses parents. Ses paroles, sa musique l’ont longtemps habité, et Charles Aznavour est devenu, à bien des égards, « un membre de la famille » qu’il rencontre enfin et de manière inattendue en l’année 2000.

Dans sa loge, à l’entracte d’un concert au Palais des Congrès, le célèbre chanteur reçoit alors le pianiste libanais, qui lui est présenté par un ami en commun. Son verre de vin rouge à la main, il s’enquiert : « Comment va notre diva, Feyrouz ? »

Cette rencontre deviendra un rituel annuel entre les deux hommes dans la célèbre salle de spectacle, où le monument de la chanson française célébrait des concerts avant ses tournées internationales. « Le connaître de près m’avait-il déçu ? Pas du tout, assure Ghassan Yammine, dont la dernière rencontre avec Aznavour remonte à 2014. Il était égal à lui-même, comme on le voyait sur scène, dans ses chansons. Il avait un incroyable sens de l’humour et répondait souvent du tac au tac, avec des blagues et des anecdotes de sa vie. Si je me souviens avoir été impressionné la première fois que j’ai vu cet homme, si menu mais si charismatique, il a rapidement brisé la glace. Un jour, j’ai fredonné une de ses chansons, dont on parlait, et il m’a dit, surpris, que j’avais une voix extraordinaire et que je devais chanter, chose que je n’ai pas prise au sérieux. » En effet, Ghassan Yammine était loin de se douter qu’il allait un jour se lancer dans une carrière de chanteur, et que Charles Aznavour allait y occuper une place de choix.

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Nouvelle carrière

Ghassan Yammine a appris le piano tôt, à 5 ans, puis a commencé à composer sa propre musique deux ans plus tard. Après des études de piano, de musicologie, et en sciences musicales supérieures, entre Beyrouth et Paris, ce fol amoureux du Liban a ouvert son école au pays du Cèdre, qui a compté jusqu’à 7 branches avant la crise.

Mais sa carrière a pris un tournant en 2017, quand il chante pour la première fois sur le petit écran, alors qu’il animait sa rubrique populaire sur la chaîne MTV, à l’occasion de la fête des Mères. Son Ahennou Ila Khobzi Oummi connaît le succès sur les réseaux et Marcel Khalifé propose même de lui mettre un célèbre poème en musique. « Je me suis esquivé pendant plus de six mois, raconte Ghassan Yammine à L’Orient-Le Jour, jusqu’au jour où elle a menacé de démissionner. J’ai commencé à m'entraîner, à chanter discrètement, avant qu’elle ne m’autorise à chanter en public un an plus tard. J’ai donc interprété Les feuilles mortes sur la MTV, et c’est là qu’on m’a proposé de m’essayer sur du Aznavour. Alors que je préparais un épisode spécial Aznavour, j’apprends le décès du chanteur. »

Dans son élément, Ghassan Yammine reprend les classiques de la chanson française. Photo DR


Un an plus tard, Ghassan Yammine est contacté par le producteur de Charles Aznavour pour célébrer ce premier anniversaire au Palais des Congrès, mais il refuse, ne se sentant pas prêt. Il décide toutefois de se lancer dans une carrière de chanteur. Il écrit et compose ses propres chansons.

Si la pandémie retarde ses plans, Ghassan Yammine se produit tout de même à Paris en reprenant des titres d’Aznavour, de Piaf, de Montand et de Bécaud, désireux de s’imposer loin de son pays natal où l’on ne le perçoit pas encore en tant que chanteur. Suivent des concerts à Aubonne, à Paris, et son interprétation des titres d’Aznavour lui vaut d’être invité à Erevan pour se produire avec trois stars arméniennes. « C’était un véritable baptême du feu, affirme-t-il. On m’avait prévenu que chanter Aznavour en Arménie allait être une expérience unique. Aux premières notes d’Hier encore, les 1 600 personnes du public étaient debout, et j’ai reçu une standing ovation de 12 minutes en fin de concert. » En 2024, pour le centenaire du mythe, Ghassan Yammine se produit à Venise, à Paris, à Belgrade et à Amman, avant d’entamer une tournée au Canada qui le mène à Montréal, à Toronto et jusqu’au Québec. En octobre, il se retrouve en avion à côté de Grand Corps Malade, qui a écrit et réalisé le film Monsieur Aznavour, quelques jours avant la première du film.

De moi à Aznavour

C’est donc après une tournée réussie que Ghassan Yammine se produira enfin dans son pays natal, sur la scène du Casino du Liban, les 4 et 5 avril, en un concert hommage intitulé « De moi à Aznavour ». Un concert au cours duquel il interprétera ses chansons personnelles inspirées de son vécu, mais aussi de grands noms comme Piaf, Ferré Brassens, Montand, Barbara, et de sa vaste culture musicale qui marie les genres, du jazz au classique. « Ma musique ne ressemble pas aux chansons d’aujourd’hui, explique Ghassan Yammine. J’enregistre souvent mes musiques avec des orchestres symphoniques à Paris, car je ne cherche pas à produire des tubes éphémères. » Le concert sera évidemment l’occasion pour lui de revisiter les plus grands titres d’Aznavour, qu’il assure ne pas imiter. « Je pense que les réseaux sociaux ont beaucoup aidé le public à comprendre que je ne suis pas un sosie ou un imitateur de Charles Aznavour », confie le musicien, qui chante avec le cœur, et qui souhaite simplement rendre un hommage et emmener son public dans un voyage à travers l’héritage de la star.

« Aznavour est singulier de par les sujets qu’il a abordés et sa manière d’écrire, affirme Ghassan Yammine. Aujourd’hui, c’est un honneur pour moi de porter et de partager cet énorme héritage partout dans le monde, et une grande responsabilité. J’espère que de là-haut, cela le rend heureux, et que mes sentiments, ma passion, lui parviennent. »

Enfant, il l'écoutait déjà avec ses parents. Ses paroles, sa musique l’ont longtemps habité, et Charles Aznavour est devenu, à bien des égards, « un membre de la famille » qu’il rencontre enfin et de manière inattendue en l’année 2000.Dans sa loge, à l’entracte d’un concert au Palais des Congrès, le célèbre chanteur reçoit alors le pianiste libanais, qui lui est présenté par un ami en commun. Son verre de vin rouge à la main, il s’enquiert : « Comment va notre diva, Feyrouz ? »Cette rencontre deviendra un rituel annuel entre les deux hommes dans la célèbre salle de spectacle, où le monument de la chanson française célébrait des concerts avant ses tournées internationales. « Le connaître de près m’avait-il déçu ? Pas du tout, assure Ghassan Yammine, dont la dernière rencontre avec...
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