Des évêques français lors d'une réunion à Lourdes, le 25 mars 2021. Photo d'illustration Laurent FERRIERE/Hans LUCAS/AFP
Près de 1.600 victimes de pédocriminalité dans l'Eglise française ont saisi l'Instance nationale indépendante de reconnaissance et de réparation (Inirr) depuis 2022, la médiatisation de l'affaire visant un établissement catholique dans le sud-ouest de la France ayant notamment suscité de nouvelles demandes, selon un rapport dévoilé mardi.
« Au 24 mars, 1.580 personnes se sont adressées à l'instance et 1.235 sont accompagnées », a affirmé la présidente de l'Inirr, Marie Derain de Vaucresson, en présentant à la presse le bilan de trois ans d'activité.
Mme Derain de Vaucresson a évoqué « une reprise d'activité en février » 2025: « l'instance a été sollicitée par 31 personnes, alors que nous étions à une moyenne de 10 personnes par mois ». « C'est évidemment une conséquence de la médiatisation des violences sexuelles dans l'Eglise en lien avec l'affaire de Bétharram et les révélations autour de l'abbé Pierre » survenues l'été dernier, a-t-elle ajouté, en référence à cet établissement catholique situé près de Pau (sud-ouest) et à cette figure de la lutte contre la pauvreté en France.
Une conséquence est un « rajeunissement important » car « sur la cinquantaine de sollicitations, la moyenne d'âge est de 56 ans », ce qui signifie « des personnes victimes dans les années 70, 80 et 90 ». Sur la seule année dernière, l'instance a reçu au total 168 saisines (pour 215 en 2023 et 1.136 en 2022).
L'Inirr, destinée aux victimes dans les diocèses, avait été créée par l'épiscopat français dans le sillage d'un rapport datant de 2021 sur la pédocriminalité dans l'Eglise, en parallèle de la CRR (Commission reconnaissance et réparation) destinée aux victimes dans les congrégations. L'Inirr a rendu au total 765 décisions, dont 99% comportent une dimension financière, et « 132 accordent le montant maximum » de 60.000 euros, « ce qui témoigne de la gravité des violences subies ».
L'an dernier, le montant moyen des réparations s'est élevé à 36.430 euros. Concernant le profil des victimes, 66% sont des hommes, et leur âge actuel atteint 61 ans en moyenne. La moitié des victimes avaient entre 11 et 15 ans au moment des faits.
Plus de la moitié (52%) ont été victimes d' »au moins un fait de viol » et 46% d' »au moins d'un fait d'agression sexuelle ». Et 52% des violences ont duré « de un à cinq ans ». Par ailleurs l'an dernier, 213 démarches restauratives ont été mises en oeuvre (contre 187 en 2023), par exemple via des lettres ou des visites symboliques.
Près de 1.600 victimes de pédocriminalité dans l'Eglise française ont saisi l'Instance nationale indépendante de reconnaissance et de réparation (Inirr) depuis 2022, la médiatisation de l'affaire visant un établissement catholique dans le sud-ouest de la France ayant notamment suscité de nouvelles demandes, selon un rapport dévoilé mardi.« Au 24 mars, 1.580 personnes se sont adressées à l'instance et 1.235 sont accompagnées », a affirmé la présidente de l'Inirr, Marie Derain de Vaucresson, en présentant à la presse le bilan de trois ans d'activité.Mme Derain de Vaucresson a évoqué « une reprise d'activité en février » 2025: « l'instance a été sollicitée par 31 personnes, alors que nous étions à une moyenne de 10 personnes par mois ». « C'est évidemment une conséquence de la...
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