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Politique - Liban

Municipales à Haret Hreik: tensions entre le CPL et Alain Aoun

Selon Alain Aoun, à Haret Hreik, les familles chrétiennes s’accordent sur un président de la municipalité, et la communauté chiite valide ce choix.

Municipales à Haret Hreik: tensions entre le CPL et Alain Aoun

Alain Aoun, député CPL de Baabda, à son arrivée au Parlement libanais. Mohammad Yassine/Archives « L’Orient-Le Jour »

Des déclarations récentes du député Alain Aoun concernant la tentative du Courant patriotique libre (CPL) de renouer des alliances en vue des élections municipales avec son ancien allié, le Hezbollah ont alimenté un nouvel échange d’accusations entre le parlementaire et le parti aouniste, notamment sur la situation particulière de Haret Hreik, fief du Hezbollah dans la banlieue sud de Beyrouth.

Alain Aoun, qui fait partie des députés ayant quitté le CPL, avait critiqué jeudi, lors d’une émission sur la chaîne locale MTV, le leader du parti, Gebran Bassil, lui reprochant de « ne pas savoir mener un dialogue avec des points de vue différents, mais de réussir à se faire des ennemis ». Interrogé au sujet des élections municipales prévues en mai 2025, notamment à Haret Hreik, dont il est natif, Alain Aoun avait souligné qu’un parti s’efforçait de régler sa situation avec la communauté chiite, faisant référence au courant aouniste. 

Les relations entre le CPL et le Hezbollah se sont progressivement dégradées depuis la fin du mandat de Michel Aoun en octobre 2022. Le premier reproche notamment au second d'avoir soutenu la candidature de Sleiman Frangié, chef du mouvement Marada, pour la présidence de la République, aux dépens de celle de Gebran Bassil, opposant sur la scène chrétienne de M. Frangié. Mais c’est surtout « le front de soutien » à Gaza ouvert par le Hezbollah au lendemain de l’attaque du Hamas le 7 octobre 2023, et les deux mois de guerre ouverte sur le Liban entre septembre et novembre 2024 qu’il a entraînés, qui a définitivement creusé un fossé entre les deux partis.

Mécanisme de Haret Hreik

L'ancien membre du CPL avait rappelé le processus électoral de 2010 à Haret Hreik, à la population mixte composée de chiites et de chrétiens. Selon lui, « les familles chrétiennes choisissent d'abord leurs représentants, qui se mettent ensuite d'accord sur un président de la municipalité, et la communauté chiite accepte et soutient ce choix ».

Dans un communiqué publié lundi, le Comité du CPL de Haret Hreik a rejeté catégoriquement les propos d'Alain Aoun, assurant que « le mécanisme adopté lors des dernières élections avait été mis en place par une délégation du CPL, directement mandatée par Gebran Bassil » et que « les familles chrétiennes s’étaient alors alignées sur lui en ce qui concerne le dossier municipal avec le Hezbollah », et non pas indépendamment. Un accord a ainsi été conclu pour « garantir une coopération positive, visant à préserver l’intérêt public et à promouvoir la coexistence dans toutes les localités concernées tout en veillant à ce que la politique et les positions partisanes demeurent à l’écart de ces processus », ajoute le texte.

Le CPL a ensuite retourné la situation en rappelant qu’ « Alain Aoun avait affirmé avoir reçu des promesses du tandem chiite (Amal-Hezbollah), qui lui permettrait de choisir les deux noms qui figureront sur la liste des municipales » Il aurait par la suite « reconnu avoir exagéré les faits ». 

Face à ces affirmations de son ancien parti, Alain Aoun s’est défendu dans un communiqué, affirmant qu’il ne « soutenait » aucun candidat en particulier pour les municipales, une échéance perçue comme un test de popularité pour les partis politiques un an avant les législatives de 2026. Il a expliqué qu’il privilégiait « le consensus entre les familles chrétiennes, comme cela s'est toujours fait ».« C’est la voie la plus saine et la plus appropriée pour réussir ces élections municipales, indépendamment de l'identité du président de la municipalité », a-t-il encore affirmé. 

En septembre 2024, quatre députés qui venaient de quitter le CPL (par radiation ou démission), à savoir Élias Bou Saab, Alain Aoun, Simon Abi Ramia et Ibrahim Kanaan, avaient reproché à Gebran Bassil de vouloir tailler le CPL à sa mesure, après avoir accédé d’office à sa présidence avec le feu vert de Michel Aoun en 2015.

Des déclarations récentes du député Alain Aoun concernant la tentative du Courant patriotique libre (CPL) de renouer des alliances en vue des élections municipales avec son ancien allié, le Hezbollah ont alimenté un nouvel échange d’accusations entre le parlementaire et le parti aouniste, notamment sur la situation particulière de Haret Hreik, fief du Hezbollah dans la banlieue sud de Beyrouth.Alain Aoun, qui fait partie des députés ayant quitté le CPL, avait critiqué jeudi, lors d’une émission sur la chaîne locale MTV, le leader du parti, Gebran Bassil, lui reprochant de « ne pas savoir mener un dialogue avec des points de vue différents, mais de réussir à se faire des ennemis ». Interrogé au sujet des élections municipales prévues en mai 2025, notamment à Haret Hreik, dont il est natif, Alain Aoun avait...
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