
Des volontaires de la Croix-Rouge libanaise viennent en aide aux réfugiés syriens dans le Akkar. Photo fournie par Michel Hallak.
Plus de 14.000 Syriens ont fui vers le nord du Liban voisin en raison des massacres sur la côte syrienne début mars, ont indiqué les autorités libanaises jeudi.
Selon un rapport consulté par L'Orient-Le Jour, la Chambre de gestion des catastrophes a recensé l'arrivée de 14 085 Syriens dans 24 localités à majorité alaouite de la région du Akkar, où ils séjournent chez des familles ou dans des hangars. Le village frontalier de Hekr el-Dahri accueille le plus de réfugiés (2 069), suivi de Tall Hamiré (1 434) puis Tall el-Biré (1 426).
Les tensions sur la côte ouest de la Syrie ont commencé le 6 mars dans un village à majorité alaouite de la province de Lattaquié, après l'arrestation d'une personne recherchée par les forces de sécurité. La situation a rapidement dégénéré en affrontements lorsque des hommes armés de la minorité musulmane alaouite, que les autorités estiment être des fidèles à Bachar el-Assad, ont ouvert le feu sur plusieurs positions des forces de sécurité.
Des familles entières ont été décimées lors des massacres qui ont eu lieu en marge de ces affrontements, coûtant la vie à plus de 1 500 civils, essentiellement alaouites, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Les forces de sécurité, des groupes armés alliés ou des jihadistes étrangers ont été rendus responsables de ces exactions, les pires depuis qu'une coalition menée par le groupe islamiste sunnite radical Hay'at Tahrir el-Cham (HTC) a chassé Bachar el-Assad du pouvoir en décembre dernier.
Face à ces massacres, les autorités ont mis en place une commission d'enquête chargée de « rassembler et examiner toutes les preuves et les informations disponibles » sur les événements des 6, 7 et 8 mars. Des milliers d'habitants se sont réfugiés dans la base aérienne russe de Hmeimim, tandis que des centaines de familles ont fui vers le nord du Liban, voisin de la région côtière syrienne.
Les autorités libanaises ont mis en garde contre la « forte augmentation » du nombre de réfugiés arrivant dans les villages du Akkar. Cette situation pose « de nombreux défis, notamment en matière de logement, d'approvisionnement alimentaire et de services de santé essentiels », alors que les municipalités et les communautés d'accueil disposent de ressources limitées, selon la Chambre de gestion des catastrophes.
Sur place, les équipes de la Croix-Rouge libanaise (CRL) se chargent de la distribution de l'aide humanitaire (matelas, couvertures, produits hygiéniques, denrées alimentaires...) fournie par les Nations unies et les organisations et associations locales, rapporte notre correspondant dans le Nord, Michel Hallak. Par ailleurs, le CRL délivre aussi des services de santé dans le gouvernorat du Akkar, en coordination avec le ministère de la Santé.
Le Liban accueille déjà, selon des estimations officielles, 1,5 million de réfugiés syriens, dont 755 426 enregistrés auprès de l'ONU. Ils ont fui la guerre civile qui avait éclaté dans leur pays en 2011.
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