Le ministre des Affaires étrangères, Joe Raggi, a affirmé jeudi que la délimitation des frontières terrestres et maritimes entre le Liban et la Syrie est l’un des dossiers épineux que le Liban veut résoudre avec le nouveau gouvernement syrien.

« Le dossier de la délimitation des frontières terrestres et maritimes du nord et de l'est est l'un des dossiers épineux que le Liban s'efforcera de traiter avec le nouveau gouvernement syrien. C'est la première étape pour résoudre tous les problèmes frontaliers entre les deux pays », a déclaré M. Raggi.

Dans une interview à la chaîne française France 24, le chef de la diplomatie a évoqué l’escalade militaire à la frontière syro-libanaise, qui touche particulièrement la localité de Hoch el-Sayyed Ali, à l’extrême nord de la Békaa, où des clans libanais ont récemment affronté les nouvelles forces de sécurité syriennes. « Des discussions sont en cours entre le Liban et la Syrie pour y remédier », a-t-il affirmé, précisant que les détails des pourparlers sont entre les mains des responsables militaires.

« L'armée libanaise répond à toute tentative de violation de la souveraineté libanaise, mais le principal problème réside dans l'absence de démarcation de la frontière entre le Liban et la Syrie pendant la période où la Syrie refusait de reconnaître l'indépendance du Liban », a noté M. Raggi.

Le ministre s’est toutefois dit optimiste. « Le nouveau régime a publiquement reconnu l'indépendance du Liban, le respect de sa souveraineté et la non-ingérence dans ses affaires intérieures. Nous sommes optimistes et attendons avec impatience des mesures pratiques sur le terrain pour le prouver », a-t-il précisé.

Les affrontements à la frontière libano-syrienne, notamment au niveau du Hermel, entre des clans libanais proches du Hezbollah et l’armée syrienne, ont commencé il y a des semaines. Les plus récents ont éclaté dimanche après-midi suite à un incident que la partie libanaise décrit comme une « infiltration » de militaires syriens au Liban, au niveau du village d’el-Qasr, alors que Damas parle d’une embuscade et de la « liquidation » de soldats syriens « par le Hezbollah ». Ce parti a nié toute implication. Des échanges de tirs impliquant l’armée libanaise ont été constatés dans la région. Après de nouveaux affrontements mardi soir, l’armée libanaise s’est déployée mercredi à Hoch el-Sayed Ali, dans le nord de la Békaa, à la frontière avec la Syrie, après le retrait de l'armée syrienne de la localité, et suite à un accord entre Beyrouth et Damas sur un cessez-le-feu.

M. Raggi a par ailleurs réitéré l’attachement du Liban aux résolutions internationales et à la nécessité de désarmer le Hezbollah, tout en invitant l’armée israélienne à se retirer des cinq points qu’elle continue d’occuper au Liban-Sud, le long de la Ligne bleue. Le ministre, qui réclame à l’instar de plusieurs de ses collègues un calendrier de désarmement du parti chiite, a précisé que seul le chef de l'État et le Premier ministre sont habilités à révéler ce qui se dit au Conseil des ministres sur cette question.