
Image de la réunion jeudi 13 mars dans le bureau de l'Office du Litani entre son directeur, Sami Alaouiyé, et le président du conseil municipal de Zahlé, Assaad Zogheib. Photo fournie par Sami Alaouiyé à notre rédaction.
Près de trois semaines après l'adoption polémique du nouveau plan directeur de la ville de Zahlé, le président du Conseil municipal de la ville, Assaad Zogheib, a rencontré jeudi Sami Alaouiyé, directeur de l’Office national du Litani, établissement public qui gère les ressources en eau le long du fleuve du même nom, afin d'apaiser ses craintes sur une possible conversion de terres agricoles en zones industrielles, et de ses conséquences environnementales sur le fleuve Litani, la ville étant située sur son bassin.
Contacté par L'Orient-Le Jour suite à cette réunion, Sami Alaouiyé a confirmé qu'il avait reçu dans son bureau Assaad Zogheib, et qu'une autre rencontre devrait avoir lieu. Lors de l'adoption du plan, M. Alaouiyé regrettait à notre rédaction la possible « exploitation des ressources de manière anarchique », ainsi que la construction d’établissements industriels « au détriment du fleuve Litani, du secteur agricole et de l’environnement ».
M. Zogheib avait répondu n’avoir « aucune raison » d’envoyer le plan à l’Office national du Litani : « Il ne devrait y avoir aucune réserve, puisque je ne change rien dans l’affectation des terres : la zone industrielle demeure industrielle, la zone agricole demeure agricole et celle résidentielle demeure résidentielle », expliquait-il. Le maire avait alors précisé que l’élaboration du nouveau plan directeur, « le premier depuis près de 35 ans », était motivée d'abord par le manque de places de parking et « la nécessité de réaménager les sous-sols ».
Le respect des normes environnementales
Au cours de la réunion entre les deux hommes, l'accent a été mis sur la nécessité de respecter les conditions environnementales et les lois en vigueur visant à protéger les rivières, ainsi que sur l'importance de préserver les zones situées sur les berges du fleuve, afin de prévenir l’érosion des terres agricoles et d’empêcher l'expansion des zones classées industrielles le long des rives, selon un communiqué transmis à notre correspondante dans la Békaa, Sarah Abdallah. Cette mesure vise à limiter le rejet des eaux usées industrielles non traitées dans le fleuve, précise le texte.
Le jour même de l’approbation du plan, le député Georges Okaïs le qualifiait sur X de « projet destructeur et générateur d’exode ». Sollicité, M. Okaïs avait pointé du doigt un manque de transparence dans la prise de décision : « (Assaad Zogheib) n’a consulté personne, avant de finir, sous pression, par se réunir avec des architectes, quelques jours avant l’approbation du plan. ». La réunion avec M. Alaouiyé apparaît ainsi comme un premier pas vers la publicité du plan directeur, « le premier depuis 35 ans » à Zahlé, nous expliquait Assaad Zogheib.
D’ordinaire précédé par des consultations publiques entre la municipalité et des membres de la société civile, ce type de plan, qui définit les grandes orientations du développement urbain d’une ville à moyen et long terme, doit être approuvé, en plus du conseil municipal, par la Direction générale de l’urbanisme (DGU), le ministère des Travaux publics et enfin le Parlement en cas de vote d’une loi, ou le Conseil des ministres en cas de promulgation d’un décret. Une procédure qui peut traîner en longueur.
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