Le vice-président du Soudan du Sud, Riek Machar, lors d'une conférence de presse, le 5 avril 2020 à Juba. REUTERS/Samir Bol/File Photo
Au moins 22 membres du personnel politique et militaire, certains proches du vice-président Riek Machar, ont été arrêtés au Soudan du Sud depuis de violents affrontements dans le nord-est du pays mi-février, s'est inquiétée jeudi l'organisation Human Rights Watch (HRW). Depuis son indépendance du Soudan en 2011, le pays est en proie à des violences qui l'empêchent de se remettre de la sanglante guerre civile qui a opposé le président Salva Kiir et M. Machar. Ce conflit avait fait près de 400.000 morts et quatre millions de déplacés entre 2013 et 2018, lorsqu'un accord de paix a été signé. Cet accord a été menacé ces dernières semaines par de nouveaux affrontements dans l'Etat du Haut-Nil (Nord-Est).
« Les autorités sud-soudanaises ont arrêté au moins 22 membres du personnel politique et militaire à la suite des violents affrontements qui ont éclaté à la mi-février 2025 entre le gouvernement et des groupes armés dans le Haut-Nil », qui ont « plongé le pays dans une crise politique, » a déclaré HRW dans un communiqué. Le 4 mars, « environ 6.000 combattants de l'Armée blanche », un groupe armé réunissant des jeunes de l'ethnie nuer du vice-président, ont pris un camp de l'armée sud-soudanaise, a détaillé mercredi le bloc régional Igad, avertissant que « la série d'incidents et la violence cyclique (...) poussent le Soudan du Sud toujours plus aux portes de la guerre ». La semaine dernière, un hélicoptère de l'ONU, qui effectuait une mission de sauvetage de soldats sud-soudanais, a été ciblé par des tirs, tuant un membre de l'équipage et un général sud-soudanais.
« Le manque de transparence et les inquiétudes légitimes quant à la légalité des arrestations et de la détention des dirigeants de l'opposition et d'autres personnes alimentent l'instabilité dans un contexte sécuritaire déjà fragile », a déclaré Nyagoah Tut Pur, chercheuse à HRW, citée dans le communiqué. « Les autorités devraient immédiatement révéler le sort des détenus et le lieu où ils se trouvent, et garantir leur droit à une procédure régulière, notamment en les traduisant devant un tribunal impartial et dûment constitué », a-t-elle ajouté.
Parmi les personnes arrêtées figurent plusieurs proches du vice-président, notamment le ministre du Pétrole Puot Kang Chol et le chef adjoint de l'armée, le général Gabriel Duop Lam. Selon HRW, l'arrestation de M. Lam et cinq de ses gardes du corps constitue une disparition forcée. Leur sort demeure inconnu. Les porte-parole du service de sécurité nationale et de l'armée n'ont pas répondu aux demandes de commentaires d'HRW mais le ministre de l'Information, Michael Makuei Lueth, a déclaré le 5 mars que « si quelqu'un est arrêté, c'est pour une raison ».
Au moins 22 membres du personnel politique et militaire, certains proches du vice-président Riek Machar, ont été arrêtés au Soudan du Sud depuis de violents affrontements dans le nord-est du pays mi-février, s'est inquiétée jeudi l'organisation Human Rights Watch (HRW). Depuis son indépendance du Soudan en 2011, le pays est en proie à des violences qui l'empêchent...
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