Une manifestation à Karama, à Soueida, le 25 février 2025, pour protester contre des propos du Premier ministre israélien. Photo SHADI AL DUBAISI / AFP
L'armée israélienne a annoncé avoir mené mardi des frappes aériennes visant des sites militaires abritant des armes dans le sud de la Syrie, l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) faisant pour sa part état d'« au moins deux morts » près de Damas.
« Au cours des dernières heures, l'armée israélienne a frappé des cibles militaires dans le sud de la Syrie, notamment des centres de commandement et plusieurs sites contenant des armes », a indiqué l'armée dans un communiqué, sans préciser les lieux exacts des frappes. « La présence de forces et d'actifs militaires dans le sud de la Syrie constitue une menace pour les citoyens d'Israël », a-t-elle ajouté, annonçant qu'elle « continuera d'agir afin d'éliminer toute menace pour les citoyens de l'État d'Israël. »
Sud de la Syrie et sud du Liban
Dans des propos rapportés mardi soir par le quotidien Haaretz, le ministre israélien de la Défense Israël Katz a confirmé qu'Israël avait mené cette attaque dans le sud de la Syrie, soulignant qu'elle est « une partie de la nouvelle politique visant à démilitariser le sud de la Syrie (...) Le message est clair : nous ne permettrons pas que le sud de la Syrie devienne le sud du Liban », a lancé le ministre.
« Nous ne mettrons pas en danger la sécurité de nos citoyens, » a-t-il ajouté. « Toute tentative des forces du régime syrien et des organisations terroristes présentes dans le pays d'établir leur présence dans la zone de sécurité du sud de la Syrie sera confrontée à des tirs », a-t-il prévenu.
Selon l'OSDH, une organisation basée au Royaume-Uni qui s'appuie sur un vaste réseau de sources en Syrie, une série de frappes aériennes israéliennes a ciblé deux sites militaires du sud de Damas mardi soir. Des correspondants de l'AFP ont rapporté avoir entendu de fortes explosions et des avions de guerre survolant la ville. « Des avions israéliens ont effectué quatre frappes sur le quartier général d'une unité militaire au sud-ouest de Damas. Simultanément, une autre frappe israélienne a touché une position militaire dans la province de Deraa », a indiqué l'OSDH.
La frappe dans la province de Deraa a touché Tell al-Hara, une colline stratégique surplombant de vastes zones du Golan et du nord d'Israël, selon l'Observatoire. Les dernières frappes sont survenues après que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a déclaré dimanche que le sud de la Syrie devait être complètement démilitarisé.
M. Netanyahu a averti qu'Israël ne tolérera pas la présence des forces du nouveau gouvernement syrien dirigé par les islamistes près de son territoire. « Nous n'autoriserons pas les forces de l'organisation HTC ou de la nouvelle armée syrienne à entrer dans la zone au sud de Damas », a-t-il dit, faisant référence au groupe islamiste Hay'at Tahrir el-Cham qui a dirigé l'offensive ayant renversé le président Bachar el-Assad en décembre dernier.
« Nous exigeons la démilitarisation complète du sud de la Syrie, y compris les provinces de Qouneitra, Deraa et Suwayda », a-t-il déclaré. À la chute de Bachar el-Assad, le 8 décembre, l'armée israélienne est entrée dans la zone tampon la séparant depuis 1974 des forces syriennes, sous la surveillance de l'ONU, sur le plateau stratégique du Golan.
Israël a conquis une grande partie du Golan pendant la Guerre des six jours en 1967, avant d'annexer la zone dans une démarche largement non reconnue par la communauté internationale. M. Netanyahu a affirmé que les forces israéliennes resteraient dans la zone tampon « pour une période indéterminée afin de protéger nos communautés et de contrecarrer toute menace ».
Israël a mené des centaines de frappes en Syrie pendant sa guerre civile qui a éclaté en 2011, principalement contre des cibles liées à l'Iran. Après le renversement d'Assad, Israël a mené des centaines d'autres frappes aériennes sur des actifs militaires syriens, affirmant vouloir empêcher qu'ils ne tombent entre des mains hostiles.
Plus tôt mardi, les participants à la Conférence du dialogue national syrien, mise en place par le nouveau pouvoir et censée représenter toutes les communautés du pays, ont rejeté ce qu'ils ont qualifié de déclarations « provocatrices » de Netanyahu. Ils ont également appelé la communauté internationale à faire pression sur Israël pour qu'il cesse toute « agression et violation », tout en condamnant « l'incursion israélienne sur le territoire syrien ».
Israel attaque la souveraineté d'un pays exhangue qui tente courageusement de lever la tête de l'eau, qui ne le menace pas. Au summum de la manipulation et de la lâcheté, Israël fait aux autres ce qu'elle imagine qu'on pourrait lui faire....Mais que va devenir ce pays maudit qui ne cesse de faire tous les efforts pour se faire haïr et pour créer le plus de conflits possibles ???
11 h 15, le 26 février 2025