Des dizaines de milliers de Jordaniens se sont rassemblés jeudi sur la route menant à l'aéroport Marka d'Amman pour exprimer leur soutien à leur roi rentré des États-Unis où il a réaffirmé son opposition à un déplacement des Palestiniens de Gaza.

À l'occasion de leur rencontre mardi à Washington, le président américain Donald Trump a de nouveau défendu son plan largement décrié de prendre le contrôle de la bande de Gaza, pour la développer économiquement et la reconstruire, une fois vidée de ses habitants. M. Trump a proposé de déplacer les quelque 2,4 millions de Palestiniens de Gaza, dévastée par 15 mois de guerre entre Israël et le Hamas, en Jordanie et en Egypte. Ces deux pays ont refusé.

Malgré le froid et la pluie, une importante foule d'hommes, de femmes et d'enfants s'est rassemblée sur la route de l'aéroport jusqu'au Palais Raghadan s'étendant sur sept kilomètres, au milieu d'un imposant déploiement policier, selon des correspondants de l'AFP sur place. Beaucoup brandissaient des pancartes avec des messages de soutien au monarque. « Nous sommes avec vous », est écrit sur l'une d'elles. Sur d'autres, on pouvait lire « La Jordanie est pour les Jordaniens et la Palestine est pour les Palestiniens » et « Non au déplacement de nos frères ».

Le roi Abdallah II et le prince héritier Hussein, qui a accompagné son père aux États-Unis, ont salué la foule depuis l'intérieur de leur véhicule.

« Nous sommes venus de toute la Jordanie pour soutenir » la position du roi « qui n'est pas négociable », a déclaré Majed al-Faoury, la cinquantaine, au milieu de la mêlée. « Non à la colonisation, non au déplacement, non à une patrie alternative », a-t-il ajouté.

Abdallah II a publié une déclaration après son entretien avec M. Trump, qui réaffirme « la position inébranlable de la Jordanie contre le déplacement des Palestiniens de Gaza et de Cisjordanie ».

En Jordanie, environ la moitié de la population, 11 millions d'habitants au total, est d'origine palestinienne, dont la majorité issue des familles déplacées en 1948 après la création de l'Etat d'Israël et durant la guerre israélo-arabe de 1967.