La Colombienne Rebecca Gonzalez, épouse de l'otage colombo-israélien Elkana Bohbot détenu par le Hamas à Gaza, a assuré mercredi avoir reçu une « preuve de vie » et dénoncé les « horribles » conditions de sa captivité. Dans une interview avec la radio colombienne Blu Radio, Mme Gonzalez a révélé que cette « preuve de vie » lui a été remise par Ohad Ben Ami, l'un des trois otages libérés par le groupe islamiste le 8 février lors du cinquième échange durant la trêve en vigueur avec Israël depuis le 19 janvier.

« Il m'a apporté une preuve de vie de mon mari. J'ai reçu un message, j'ai même reçu une chanson où il me demande d'être forte », a-t-elle dit. « Il est vivant et il faut le sortir de là immédiatement », a clamé Mme Gonzalez car, selon elle, les « otages vivent un holocauste ».

Ohad Ben Ami, un Israélo-Allemand de 56 ans, libéré en état de « détresse nutritionnelle », lui a raconté que leurs « conditions (de détention) sont horribles ». « Ils sont dans des tunnels, on ne les laisse pas voir la lumière, on ne les laisse pas sortir pour prendre l'air (...) Mon mari se trouve dans une situation où il vit quotidiennement avec un morceau de pain, (...) très peu d'eau, on le laisse aller aux toilettes une ou deux fois par jour, ils le maltraitent physiquement, psychologiquement », a-t-elle assuré.

Rebecca Gonzalez a demandé au président colombien Gustavo Petro, critique de la conduite par Israël de la guerre à Gaza, de profiter de la tournée qu'il effectue au Moyen-Orient pour obtenir la libération de son époux. « J'espère que ces jours où (Petro) est au Qatar, avec les partenaires arabes qu'il va rencontrer, (...) il pourra de manière immédiate » demander la libération du « seul otage colombien détenu par le groupe Hamas ».

Le président de gauche a accordé la nationalité colombienne à Elkana Bohbot en novembre 2023, un mois après le début de la guerre à Gaza. L'attaque menée par le Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre, a entraîné la mort de 1.210 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles israéliennes.

L'offensive israélienne menée en représailles à Gaza a fait au moins 48.222 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU. La trêve a permis jusqu'à présent un arrêt des combats, après 15 mois de guerre, et cinq échanges d'otages retenus à Gaza contre des prisonniers palestiniens. Selon les termes de l'accord, 33 otages retenus à Gaza doivent être libérés d'ici début mars, contre 1.900 Palestiniens détenus par Israël.