Rechercher
Rechercher

Moyen-Orient - Etats-Unis

Reçu par Trump, le roi de Jordanie réitère sa « ferme opposition » à son plan pour Gaza

Le président américain voudrait que le royaume hachémite, avec l'Egypte, accueille l'essentiel des habitants de la bande de Gaza dévastée par l'offensive israélienne lancée après l'attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023.

Le président américain Donald Trump serre la main du roi Abdallah II de Jordanie lors d'une réunion dans le bureau ovale de la Maison Blanche à Washington, DC, le 11 février 2025. Photo SAUL LOEB/AFP

Le roi Abdallah II de Jordanie a réitéré sa « ferme opposition » au déplacement de la population de Gaza après sa rencontre mardi avec Donald Trump, qui a encore défendu son plan largement décrié de développement immobilier du territoire palestinien vidé de ses habitants.

Le président américain voudrait que le royaume hachémite, avec l'Egypte, accueille l'essentiel des habitants de la bande de Gaza dévastée par l'offensive israélienne lancée après l'attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023.

« L'une des choses que nous pouvons faire immédiatement, c'est de prendre 2.000 enfants, des enfants atteints de cancer ou très malades », a dit le roi de Jordanie. « C'est vraiment un beau geste », s'est félicité Donald Trump, assis aux côtés de son invité et du prince héritier Hussein dans le Bureau ovale. « Je dois penser à ce qui est dans l'intérêt de mon pays », a affirmé Abdallah II, qui avait déjà rejeté auparavant tout déplacement de Palestiniens, mais qui, devant les caméras, s'est gardé d'aborder frontalement le sujet en présence de Donald Trump. Mais sur X, il a ensuite assuré avoir exprimé au président américain sa « ferme opposition au déplacement de Palestiniens à Gaza et en Cisjordanie » occupée, soulignant qu'il s'agissait d'une « position arabe commune ». « J'ai insisté sur le fait que mon engagement suprême était la Jordanie, sa stabilité et le bien-être des Jordaniens », a ajouté le monarque, allusion aux années de tensions voire d'affrontements armés qui, dans le contexte du conflit israélo-palestinien, ont marqué l'histoire du royaume. Près de la moitié de ses 11 millions d'habitants sont d'origine palestinienne.

« Nous allons posséder Gaza. Nous n'avons pas besoin de l'acheter »

Le président américain a prédit de « grands progrès » dans les discussions tant avec la Jordanie qu'avec l'Egypte, et s'est dit persuadé « peut-être pas à 100%, mais à 99% » d'arriver à un compromis avec Le Caire. Il a une nouvelle fois défendu son projet pour Gaza, qui a soulevé l'indignation internationale: « Nous allons posséder Gaza. Nous n'avons pas besoin de l'acheter. Il n'y a rien à acheter », a déclaré Donald Trump, assurant que le territoire serait placé « sous contrôle américain », sans expliquer de quelle manière.

Lire aussi

« La décision de Trump sur Gaza risque d’aliéner les dirigeants arabes »

Abdallah II a lui fait savoir que l'Egypte élaborait un plan de coopération avec Donald Trump, et que ce projet ferait l'objet de discussions en Arabie saoudite. « Attendons que les Egyptiens puissent présenter » ce plan, a-t-il plaidé. Dans un communiqué mardi soir, le ministère égyptien des Affaires étrangères a fait savoir que Le Caire entendait « présenter une vision globale pour la reconstruction » de la bande de Gaza, « qui garantisse que le peuple palestinien reste sur sa terre, et en conformité avec les droits légitimes et légaux de ce peuple ».

Donald Trump veut transformer ce territoire dévasté en « Côte d'Azur du Moyen-Orient », après avoir déplacé définitivement la population palestinienne. Les pays arabes ont fermement rejeté la proposition, insistant sur l'objectif d'une solution à deux Etats, avec un Etat palestinien indépendant au côté d'Israël. Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, qui pourrait se rendre prochainement à la Maison Blanche sans qu'aucune date n'ait été fixée, a exhorté mardi à la reconstruction de Gaza « sans déplacer les Palestiniens ».

Trump menace la Jordanie

Donald Trump avait évoqué lundi un arrêt des aides américaines à la Jordanie si elle n'accueillait pas des Palestiniens, soit 750 millions de dollars d'aide économique et environ 350 millions de dollars supplémentaires en aide militaire par an. Mais il a adopté un ton plus conciliant mardi, affirmant ainsi qu'il n'aurait pas besoin de « menacer » le pays. Le milliardaire républicain, ancien promoteur immobilier, a par ailleurs répondu « non » à un journaliste qui lui demandait s'il comptait participer à titre privé au projet qu'il envisageait pour Gaza.

Trêve fragilisée à Gaza

La rencontre s'est tenue au moment où la trêve dans le territoire palestinien est fragilisée. Accusant Israël de plusieurs violations de l'accord de trêve, le Hamas avait menacé lundi de reporter la prochaine libération d'otages, prévue samedi. « Je ne crois pas qu'ils respecteront la date limite », a dit Donald Trump, qui avait exigé lundi que le mouvement palestinien libère les otages israéliens au plus tard samedi, sans quoi un « véritable enfer » se déchaînerait à Gaza. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a menacé mardi de reprendre les combats si les otages n'étaient pas libérés dans ce délai.

Lire aussi

Malgré l’impatience de Trump, la normalisation entre Riyad et Tel-Aviv toujours au point mort

Après 15 mois de guerre entre Israël et le Hamas, un accord de trêve conclu par l'intermédiaire des médiateurs internationaux - Qatar, Etats-Unis, Egypte - est entré en vigueur le 19 janvier. Il prévoit l'arrêt des hostilités, la libération des otages contre celle de prisonniers palestiniens et une aide humanitaire accrue à Gaza.

Le roi Abdallah II de Jordanie a réitéré sa « ferme opposition » au déplacement de la population de Gaza après sa rencontre mardi avec Donald Trump, qui a encore défendu son plan largement décrié de développement immobilier du territoire palestinien vidé de ses habitants.Le président américain voudrait que le royaume hachémite, avec l'Egypte, accueille...
commentaires (2)

Il serait utile de demander à M. Trump de donner sa liste de courses pour les territoires qu'il convoite. Ce sera plus rapide et clair sur ses intentions, pour autant que les intentions soient les siennes. Autant dire qu'il donne un blanc-seing à MM Poutine et Xi Jin Ping pour avaler qui l'Ukraine qui Taïwan.

Joseph ADJADJ

17 h 53, le 12 février 2025

Tous les commentaires

Commentaires (2)

  • Il serait utile de demander à M. Trump de donner sa liste de courses pour les territoires qu'il convoite. Ce sera plus rapide et clair sur ses intentions, pour autant que les intentions soient les siennes. Autant dire qu'il donne un blanc-seing à MM Poutine et Xi Jin Ping pour avaler qui l'Ukraine qui Taïwan.

    Joseph ADJADJ

    17 h 53, le 12 février 2025

  • Trump et Natanyahu amusent la galerie avec ces idées farfelues de Gaza faisant oublier pendant ce temps le sujet central: libérer la Palestine de l’occupation israélienne. On peut tourner le problème de mille façon , la création d’un état palestinien sur les frontières de 1967 avec Jérusalem comme capitale et le retour même symbolique des palestiniens est une constante intangible. Les lois internationales doivent s’appliquer ou alors c’est la loi de la jungle israélienne ….. et là tous les coups sont permis

    Marie elise Loubic

    10 h 50, le 12 février 2025

Retour en haut