Le secrétaire général des Nations Unies a condamné mardi la mort d'un employé du Programme alimentaire mondial (PAM) de l'ONU « arbitrairement » détenu par les rebelles houthis dans le nord du Yémen, dénonçant une « tragédie » et réclamant une enquête.

Il s'agit de l'un de « sept employés locaux (yéménites) détenus arbitrairement depuis le 23 janvier », a indiqué le PAM dans un communiqué, précisant que l'homme qui était sous contrat avec l'ONU depuis 2017 laisse derrière lui une femme et deux enfants.

« Les circonstances entourant cette déplorable tragédie ne sont pas claires, et les Nations unies réclament urgemment des explications de la part des autorités houthies de facto », a de son côté déclaré dans un communiqué le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres, condamnant « fermement » cette mort.

« J'appelle à une enquête immédiate, transparente et minutieuse, et à ce que les responsables rendent des comptes », a-t-il ajouté, réclamant également une nouvelle fois la libération immédiate de « dizaines » d'employés d'ONG, de l'ONU et de missions diplomatiques détenus « arbitrairement » par les houthis, parfois depuis plusieurs années.

L'ONU a annoncé lundi la suspension de toutes ses activités dans le gouvernorat de Saada, fief des rebelles houthis, en raison des risques encourus par son personnel après les nouvelles arrestations fin janvier.

L'organisation a précisé mardi à l'AFP qu'environ 350.000 personnes avaient bénéficié de ses services dans cette région l'an dernier, principalement une aide humanitaire (nourriture, santé, abris...).

Dix ans de guerre civile ont plongé le Yémen dans l'une des pires crises humanitaires mondiales, selon l'ONU.

Les Nations Unies avaient annoncé fin janvier que plusieurs de leurs salariés au Yémen avaient été arrêtés par les rebelles houthis, s'ajoutant notamment à des dizaines d'autres de l'ONU et d'organisations humanitaires arrêtés en juin. 

Les houthis avaient justifié les arrestations de juin par la découverte d'un « réseau d'espionnage américano-israélien » opérant sous couvert d'organisations humanitaires, des accusations fermement rejetées par l'ONU.