Montage du président français Emmanuel Macron (à gauche) et du président égyptien Abdel Fattah al-Sissi (à droite), publié dans le communiqué de la présidence égyptienne de la réunion du mercredi 5 février entre les deux chefs d'État.
Les présidents français Emmanuel Macron et égyptien Abdel Fattah al-Sissi ont rejeté catégoriquement les propositions de Donald Trump concernant la bande de Gaza ravagée, et souligné l’importance de la consolidation de l’accord de cessez-le-feu au Liban lors d'un appel téléphonique ce mercredi, rapportent les communiqués des présidences française et égyptienne.
Ils ont averti, en écho aux propos du président américain, que tout « déplacement forcé de la population palestinienne à Gaza comme en Cisjordanie serait inacceptable » a annoncé l'Élysée. « Il s'agirait d'une violation grave du droit international, d'une entrave à la solution à deux États et d'un facteur de déstabilisation majeur pour l'Égypte et la Jordanie », où ces populations pourraient être envoyées, ont-ils jugé, poursuit le communiqué de la présidence française.
Les deux présidents ont aussi redit leur « volonté d’œuvrer au respect durable du cessez-le-feu ainsi qu’à une solution crédible à Gaza qui ouvre la voie à une solution politique basée sur la solution à deux États ».
« Consolider l'accord de cessez-le-feu au Liban »
En ce qui concerne le Liban, ils ont souligné leur « soutien à la présidence et au gouvernement libanais », a rapporté le communiqué de la présidence égyptienne, tandis que l'annonce officielle de ce dernier par le Premier ministre désigné Nawaf Salam se fait encore attendre.
MM. Macron et Sissi ont en outre mis l’accent sur « l’importance de la consolidation de l’accord de cessez-le-feu afin de permettre la restauration de la stabilité et de répondre aux aspirations du peuple libanais à la sécurité et à la prospérité », poursuit le communiqué, à l'heure où les modalités de la mise en oeuvre de l'accord de cessez-le-feu entre le Liban et Israël ont été prorogées jusqu'au 18 février.
Le président américain Donald Trump a semé la consternation mardi en annonçant que les Etats-Unis allaient « prendre le contrôle » de Gaza, évoquant le déplacement « permanent » des Palestiniens hors de ce territoire ravagé par la guerre et sa volonté d'y réaliser « la Côte d'Azur du Moyen-Orient ». Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a depuis souligné que Donald Trump souhaitait seulement que les Palestiniens quittent temporairement la bande de Gaza pendant sa reconstruction.La Maison Blanche s'est aussi attachée à moduler ces propos, expliquant que les Etats-Unis ne financeraient pas la reconstruction de Gaza et qu'il ne s'agissait pas d'envoyer des troupes américaines sur ce territoire.
L'Autorité palestinienne accuse de son côté Israël de « nettoyage ethnique » en Cisjordanie occupée, où l'armée israélienne mène des opérations meurtrières depuis plusieurs semaines.