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Moyen-Orient - Contestation

Des activistes palestiniens ferment les antennes de l’Unrwa dans les camps

Le mouvement réclame la réintégration de cinq enseignants suspendus de leurs postes. Selon l’Unrwa, ces employés ont « violé leurs obligations ».

Des activistes palestiniens ferment les antennes de l’Unrwa dans les camps

Des activistes palestiniens devant l'un des centres fermés de l’Unrwa mercredi. Photo ANI

Des réfugiés palestiniens ont fermé mercredi des centres, des sièges et des écoles de l’Unrwa (Agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens) dans différents camps du Liban, notamment son siège principal à Beyrouth, en réponse à ce qu’ils affirment être son indifférence quant à leurs revendications concernant la suspension « arbitraire » de cinq enseignants depuis octobre 2024. Selon le Comité de suivi de la défense des enseignants suspendus à l'origine de la contestation, cette suspension des enseignants « a coïncidé avec la visite au Liban du secrétaire général de l’Unrwa, Philippe Lazzarini ».

« Cette grande escalade populaire, en réponse à l’appel du comité et de plusieurs organisations de jeunesse (…) a porté sur une fermeture de tous les sièges et centres de l’Unrwa, hormis les dispensaires et le secteur de l’hygiène », selon le communiqué du comité. Celui-ci explique que « des centaines de jeunes activistes des différents camps palestiniens du Liban ont agi tôt (mercredi) matin, fermant de force ces différents endroits ».

Le texte pointe du doigt « la visite de M. Lazzarini au Liban qui a été vécue par les réfugiés palestiniens comme une provocation, ce responsable ayant ignoré leurs revendications »

Réponse de l’Unrwa

« Les membres du personnel sont des employés (de l'agence) qui ont été placés en congé administratif avec solde en octobre 2024 par le commissaire général de l'Unrwa, tandis qu'une enquête est menée par le département des services de contrôle interne au siège de l'Unrwa », répond l'institution onusienne à L’Orient-Le Jour. 

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Toujours selon l’Unrwa, « ces mesures ont été prises en réponse à des allégations selon lesquelles ces membres du personnel ont violé leurs obligations en vertu du cadre réglementaire de l'Office régissant la conduite du personnel. Tout au long de l'enquête, les droits des membres du personnel sont pleinement respectés et ils ont la possibilité de répondre aux allégations conformément à la procédure établie ».

« En raison de la nature confidentielle de l'enquête, (nous ne sommes) pas en mesure de donner plus de détails à l'heure actuelle », poursuit l’organisation, en réponse à l’une de nos questions. Et de conclure : « L'Unrwa reste déterminé à assurer la transparence et la responsabilité de ses services, tout en maintenant l'intégrité de ses procédures. »

Un sit-in vendredi

Les grévistes n’en campent pas moins sur leurs positions. « Cette grève vise à faire pression sur l’Unrwa pour que l’organisation renonce à la suspension des cinq enseignants et les remette à leurs postes », affirme le comité, rappelant que plusieurs manifestations avaient déjà été organisées autour de ce même sujet.

Interrogé par L'OLJ, Walid Kilani, l'un des responsables de communication du Hamas au Liban, qui qualifie les mouvements de « populaires », s’insurge contre « des sanctions injustifiées contre des enseignants pour leurs opinions politiques ou leur appartenance partisane ». Il ajoute que ces cinq enseignants ne font pas pour autant partie du Hamas. « Mais la cause palestinienne est la leur, nous sommes tous des réfugiés après tout », dit-il.

M. Kilani souligne que cette grève mercredi « est un avertissement à l’Unrwa », révélant qu’un sit-in devant le siège de l’organisation est prévu vendredi matin.

Ce n’est pas la première fois que des mouvements de grève sont organisés par les réfugiés palestiniens sur fond de suspension d’enseignants par l’agence onusienne. Le 27 mars 2024, plus d’une centaine de manifestants s’étaient rassemblés devant le siège de l'agence onusienne à Beyrouth, afin de protester contre la suspension de Fateh Charif, directeur de l’école de l’Unrwa de Deir Yassine au camp de réfugiés palestiniens al-Bass, à Tyr (Liban-Sud), pour « violation présumée » des règles de l'agence.

Des réfugiés palestiniens ont fermé mercredi des centres, des sièges et des écoles de l’Unrwa (Agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens) dans différents camps du Liban, notamment son siège principal à Beyrouth, en réponse à ce qu’ils affirment être son indifférence quant à leurs revendications concernant la suspension « arbitraire » de cinq enseignants depuis...
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