
Un ballet incessant de camions traversant les étroites rues des villages de Wadi Khaled, une contrebande qui se poursuit en toute quiétude. Photo Michel Hallak
Les villages de Chadra, de Machta Hassan, de Machta Hammoud et jusqu’à Baqiha, dans la région de Wadi Khaled à l’extrême nord du Akkar, ne connaissent pas de répit. Des centaines de camions les traversent quotidiennement vers des points de passages illégaux entre le Liban et la Syrie, témoignant d’une contrebande qui se poursuit en toute quiétude, malgré des promesses de contrôle plus strict de la part de l’armée libanaise d’un côté, et des nouvelles autorités syriennes de l’autre.
Selon des témoins, ces camions transportent vers la Syrie du ciment fabriqué au Liban, des marchandises diverses, mais aussi du carburant. Et ces véhicules ne sont contrôlés que par des gangs de contrebande, actifs sur les deux côtés de la frontière. Ces camions reprennent ensuite la route du Liban chargés de diverses marchandises syriennes, notamment des légumes et des fruits, ainsi que de la ferraille.
Interrogés par L’Orient-Le Jour, des habitants de ces villages frontaliers (qui ont préféré rester anonymes), excédés par cette activité incessante, se demandent pourquoi les décisions prises en vue d’un meilleur contrôle des frontières sont continuellement violées par ces contrebandiers. Ainsi, rappellent-ils, l’armée avait fixé des heures précises pour le passage des camions à travers Chadra, en vue de pouvoir les contrôler : le matin après 9h, et l’après-midi entre 13h et 15h, afin de laisser aux habitants, et notamment aux professeurs et aux élèves, le loisir d’exercer leurs activités tranquillement.
Au lieu de cela, ces directives ne sont pratiquement jamais respectées. Les camions traversent quotidiennement les villages, créant des bouchons à toute heure, se garant près des commerces et des maisons avec leurs grands moteurs allumés, soulevant de la poussière et de la pollution qui affecte toutes ces localités dont l’infrastructure n’est pas habilitée à supporter le passage de tonnes de marchandises tous les jours sur leurs routes. Et, de plus, ils n’empruntent que des points de passage illégaux, ignorant les postes-frontières légaux.
Des dispositions prises par l'armée ?
Les habitants se sont plaints auprès du commandement de l’armée contre ces désagréments quotidiens, et contre la poursuite de la contrebande à travers leurs territoires.
Certes, mercredi, des témoins ont noté que nombre de camions ont rebroussé chemin, ce qui augure de nouvelles dispositions prises par l’armée. Les habitants interrogés ne peuvent qu’espérer que ce n’est pas un simple répit, et que les règles seront mieux respectées à l’avenir.
Au-delà de ces incidents dans des villages frontaliers, cette reprise de la contrebande à grande échelle, malgré tous les bouleversements dans la région, notamment la chute du régime de Bachar el-Assad en Syrie en décembre dernier et l’élection de Joseph Aoun à la présidence de la République au Liban en janvier, ne peut que poser plusieurs questions : à quand une politique durable pour arrêter cette hémorragie entre les deux pays ? Quel impact sur les prix des matières premières, notamment le ciment et le carburant, sur une économie libanaise déjà exsangue et en besoin de reconstruction ? Ces contrebandiers, qui œuvrent de jour comme de nuit, sont-ils jamais inquiétés ?
Chercher du coté des milices qui ont des armes au nez et vue de tous au Liban. Cette milice, a toujours voulu et veut toujours controler tous les passages au Liban, des ports aux aéroports et aux passages routiers. La tete du serpent: les armes du HB
09 h 56, le 27 janvier 2025