Des Kurdes syriens manifestent en soutien aux Forces démocratiques syriennes (FDS) dans la ville de Qamishli, au nord-est de la Syrie. Delil Souleiman/AFP via Getty Images
Les nouvelles autorités syriennes négocient avec les forces kurdes, dont elles réclament le démantèlement à l'instar de tous les groupes armés du pays, mais « emploieront la force » à leur égard si nécessaire, a affirmé mercredi le ministre de la Défense.
« La porte de la négociation est actuellement ouverte avec les Forces démocratiques syriennes (FDS) », a dit Mourhaf Abou Qasra à des journalistes, dont l'AFP. « Mais si nous sommes contraints d'avoir recours à la force, nous sommes prêts ».
Les FDS, dominées par les Kurdes, contrôlent de larges parties du nord-est de la Syrie à la faveur de la guerre civile qui a morcelé le pays.
Les autorités, qui ont pris le pouvoir à l'issue d'une offensive qui a abouti à la chute de Bachar el-Assad le 8 décembre, ont annoncé leur intention de dissoudre tous les groupes armés et de les intégrer au sein du ministère de la Défense.
Or l'un des principaux obstacles à cette décision est le sort des puissantes FDS, soutenues par les Etats-Unis.
Le ministre a déclaré que les choses n'étaient « pas claires dans les négociations avec les FDS jusqu'à présent ».
Un responsable syrien avait indiqué à l'AFP, sous couvert d'anonymat, qu'une délégation des FDS avait tenu le 30 décembre à Damas des négociations « positives » avec Ahmad el-Chareh, le nouveau dirigeant syrien.
Lors d'une interview à la chaîne Al-Arabiya fin décembre, M. Chareh a affirmé que les FDS devraient être intégrées à la future armée syrienne.
« Donner une chance »
Les Kurdes syriens ont établi une administration autonome dans le nord-est du pays et contrôlent une grande partie des zones pétrolières.
« Ils nous ont proposé le pétrole, mais nous ne voulons pas de pétrole, nous voulons les institutions et les frontières », a dit le ministre de la Défense sans développer.
Les FDS, partenaires des Occidentaux réunis au sein d'une coalition internationale antijihadistes, ont été le fer de lance de la lutte contre le groupe Etat islamique (EI).
Elles sont dans le collimateur de la Turquie qui menace depuis plusieurs semaines de lancer une opération militaire contre les forces kurdes pour les éloigner de sa frontière.
Ankara accuse les Unités de protection du peuple (YPG), partie intégrante des FDS, de liens avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), interdit en Turquie.
Les Etats-Unis travaillent « très dur » pour répondre aux « inquiétudes légitimes » de la Turquie pour sa sécurité et empêcher une offensive d'Ankara contre les combattants kurdes de Syrie, avait déclaré le 8 janvier l'ancien secrétaire d'Etat américain Anthony Blinken.
Des combats opposent depuis fin novembre les FDS aux factions soutenues par la Turquie dans le nord-est de la Syrie, malgré des tentatives américaines d'imposer une trêve.
Mercredi, l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie, Geir Pedersen, a affirmé lors d'une conférence de presse à Damas qu'il fallait « donner une chance aux négociations entre les autorités intérimaires syriennes et les FDS ».
« La Turquie et les Etats-Unis ont également un rôle clé à jouer », a-t-il ajouté, exprimant l'espoir de pouvoir éviter « une confrontation militaire totale qui ne peut pas servir les intérêts du peuple syrien ».
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